Voyage à travers la Bolivie
Bolivie : le retour de la gauche au pouvoir
(J’ai écrit cet article sur la situation en Bolivie le 30 octobre 2020 quelques mois après y avoir séjourné)
La Gauche bolivienne : le grand retour.
Un an après la présidentielle qui a semé le chaos et contraint l’ex-chef d’Etat (Evo Morales) à s’exiler, Luis Arce, candidat de la gauche et dauphin de Morales a été élu dimanche 20 octobre avec plus de 55% des voix.
Petit retour en arrière
En septembre et octobre 2019, il y a tout juste un an, nous étions Brigitte et moi en Amérique du Sud. Au programme de notre Road Trip : le Pérou, la Bolivie et le Chili. Nous venions de quitter Puno (Pérou) et les bords du lac Titicaca. Sur la route de La Paz, on pouvait voir les affiches des candidats placardées sur les murs ou sur des panneaux électoraux. Nous étions au tout début du mois d’octobre et le pays était en pleine campagne électorale. Sur les marchés, dans les villes, les villages, les tensions entre les partisans du président sortant, Evo Moralès, et l’opposition de droite, étaient palpables. Selon la plupart des sondages, le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS) et le président d’alors, Evo Morales, restait en tête dans les intentions de vote. Son opposant de l’alliance Communauté Citoyenne, Carlos de Mesa, était en deuxième position. Plusieurs spécialistes estimaient toutefois qu’il s’agissait des élections les plus difficiles pour le premier président amérindien de la Bolivie et pour le MAS, en raison de la guerre médiatique et de la campagne diffamatoire orchestrée par l’opposition. L’ambiance était électrique et ça se sentait. J’ai alors ressenti une sensation assez proche de celle ressentie quelques mois plus tôt au Cambodge et que je décrivais en ces termes : » en voyage on est de fait embarqué dans un certain état du pays visité. Qu’on y soit sensible ou pas, la situation sociale, politique, économique des régions traversées, l’histoire… forment la toile de fond du voyage. Elle détermine au plus profond la nature des relations que l’on tisse avec les gens du pays. Elle constitue l’accès à la compréhension et à la reconnaissance des modes de vie et de culture, elle façonne jusqu’au regard que l’on porte sur les paysages… » J’avais la sensation ici en Bolivie, d’être rattrapée par l’histoire.
Après quelques jours passés dans la capitale, après nous être baladés dans le fief de Moralès juste au-dessus de La Paz à El Alto, une ville à plus de 4000 m. d’altitude, nous avons pris le bus pour le Salar d’Uyuni et le sud Lipez en direction du désert d’Atacama et du Chili. Les élections n’avaient pas encore eu lieu.
C’est à notre retour en France, fin octobre que j’apprendrai les résultats des élections. Evo Morales était réélu ! Mais à peine élu, son adversaire l’accuse de fraude électorale et l’opposition rejette la validité de sa réélection. Après plusieurs semaines de violentes manifestations et son lâchage par l’armée, le président annonce sa démission le 10 novembre 2019. Poursuivi pour « sédition et terrorisme » il est contraint de s’exiler et fuit vers le Mexique avant de trouver refuge en Argentine.
C’est Jeanine Anez connue pour ses positions ultra libérales qui assure le gouvernement intérimaire. De nouvelles élections sont alors prévues. Reportées à 3 reprises pour des raisons sanitaires liées au Covid, elles se sont finalement tenues dimanche 18 octobre 2020. Luis Arce, le candidat de la gauche, un fidèle de Moralès l’emporte avec plus de 55% des voix. Le MAS – Mouvement vers le Socialisme – retrouve sa légitimité populaire. La Bolivie renoue alors avec la démocratie après une parenthèse rythmée par une répression féroce du pouvoir politique en place. Tournant politique majeur pour l’avenir du pays, la victoire de Luis Arce est sans ambiguïté : le peuple Bolivien a plébiscité le modèle de croissance économique et d’inclusion des Indigènes mis en place dès 2006 par Evo Moralès, l’ancien président. Il était temps !
Des entreprises internationales sont en effet à la manœuvre pour mettre la main sur les gigantesques réserves de lithium enfouies sous le salar d’Uyuni au sud de la Bolivie. Ce métal indispensable à la fabrication de batteries de téléphones portables et de voitures électriques-la demande mondiale est en constante progression-suscite les convoitises de nombreuses multinationales. Avec le retour de la gauche au pouvoir, l’exploitation de ce précieux métal sera sans doute retirée des mains étrangères et les « indios » de Bolivie associés à la gestion de cette ressource. Mais plus encore, on ose espérer que les habitants de la région de Uyuni, fortement concernés et préoccupés par la perspective d’une extraction massive de lithium qui générerait de la pollution et l’épuisement des réserves d’eau, soient écoutés.
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En novembre 2019, après avoir pris connaissance de ce qui venait de se passer en Bolivie, j’ai réalisé ce document vidéo. A l’époque j’étais loin d’imaginer qu’après la parenthèse délétère de J Anès la gauche reviendrait au pouvoir.
Images de Bolivie
Brève présentation de la Bolivie
La Bolivie est un pays d’Amérique du Sud de 11 700 000 habitants. Indépendant de la tutelle espagnole depuis le 6 août 1825, il a la particularité d’avoir 2 capitales : La Paz (administrative) et Sucre (juridique et constitutionnelle). Nous y sommes allés en octobre 2019 après avoir traversé le Pérou à la découverte des principaux sites Incas dont le Macchu Pichu. C’est à Puno, dernière ville avant la Bolivie, au bord du lac Titicaca que nous avons pris le bus pour La Paz. De là, après la traversée du salar d’Uyuni et du sud Lipez le périple s’est pousuivi à travers le désert d’Atacama au Chili. Un regret : ne pas avoir pris le temps de visiter la partie amazonienne de la Bolivie, et la région où Ché Guevara a été assassiné par l’armée.
La Bolivie dispose d’une géographie variée : on y trouve aussi bien la vaste cordillère des Andes, que le désert d’Atacama, ou la forêt tropicale du bassin amazonien. Sa capitale administrative, La Paz, est perchée à plus de 3 500 m d’altitude sur la plaine de l’Altiplano, surplombée par le mont Illimani enneigé en arrière-plan. Non loin de là se trouvent les eaux calmes du lac Titicaca, le plus grand lac du continent, traversé par la frontière entre la Bolivie et le Pérou.
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