LA CAMPAGNE CAMBODGIENNE
maison cambodgienne

Informations générales

Nature du régime : Monarchie constitutionnelle
Chef de l’Etat : Norodom Sihamoni, règne depuis le 14 octobre 2004
Chef du Gouvernement : M. HUN Sen, en fonction depuis novembre 1985 et reconduit en juillet 2018 après qu’il ait muselé toute forme d’opposition.

Données géographiques

Superficie : 181 035 km²
Capitale : Phnom Penh (1,5M) ; villes principales : Sihanoukville (200 000), Siem Reap (180 000)

Divers

Langue officielle : khmer
Monnaie : Riel (KHR) et dollar (économie fortement dollarisée)
Fête nationale : 9 novembre (anniversaire de l’indépendance en 1953)

Données démographiques

– Population : 15,7 millions d’habitants (2016)

– Densité : 89 habitants/km2 (2016, Banque mondiale)

– Croissance démographique : 1,6 (2016, Banque mondiale)
– Espérance de vie : 68,5 ans (2015, Banque mondiale)
– Taux d’alphabétisation : 74 % (2014, Banque mondiale)
– Religions : bouddhisme (plus de 90 %), – islam (moins de 5 %)
– Indice de développement humain : 0,563, soit 143e/188 pays (2015, PNUD)

 

scène de rue à Kampot

Quelque soit le pays dans lequel on se rend lors d’un séjour touristique, on identifie plus ou moins à l’avance, les sites, les lieux incontournables que l’on « doit » visiter et qui « doivent » être vus. Au Cambodge, le site d’Angkor, Phnom-Penh et d’autres lieux touristiques dont le pays regorge font évidemment partie des choses à voir. En même temps, en voyage on est toujours embarqué dans un certain « état » du pays visité. Qu’on y soit sensible ou pas, la situation sociale, politique, économique des régions traversées, l’histoire… forment la toile de fond du voyage. Elles déterminent au plus profond la nature des relations que l’on tisse avec les gens du pays. Elles constituent l’accès à la compréhension et à la reconnaissance des modes de vie et de cultures.

 

lâcher d'oiseaux au bord du Mékong
rituel bouddhiste du lâcher d'oiseau

Quelques repères historiques

Ancien protectorat français, le Cambodge accède à l’indépendance le 9 novembre 1953. S’en suivra une série d’épisodes particulièrement violents et dramatiques dont  l’arrivée au pouvoir en 1975 des Khmers rouges et 4 années de terreur.

1863: face aux invasions étrangères provenant du Siam (l’actuelle Thaïlande), des royaumes chams et de l’empire d’Annam, (actuel Vietnam) et au dépeçage du Cambodge, le roi Norodom 1er demande à la France sa protection. Déjà présente dans la région, en Cochinchine, la France ne se fait évidemment pas prier ! En effet, sa mainmise sur le Cambodge s’inscrit dans le processus de colonisation des trois pays, Vietnam, Laos et Cambodge qui forment pendant un peu moins d’un siècle l’Indochine française. Un traité est alors signé. Durant cette période « française », de nombreux territoires occupés par le Siam sont restitués aux Cambodgiens : Stung-Treng, Mlou-Prei, Battambang, Sisophon, Siem Reap etc. En 1887, le Cambodge sera intégré à l’Indochine française et le roi perdra toute autorité. Le pays retrouvera son indépendance en 1953, sous le règne de Norodom Sihanouk.

 

1953: sous l’effet conjugué de la montée en puissance du nationalisme au Cambodge et de la défaite française en Indochine, l’indépendance du Cambodge est officiellement reconnue.

1966: lors d’élections législatives entachées d’irrégularités Lon Nol devient premier Ministre. Il durcit sa politique envers la gauche, ainsi qu’envers les paysans en lien avec le Viêt-Cong. Ces paysans déjà échaudés par les très fortes inégalités économiques et sociales formeront à partir de 1967 la base de la guérilla khmère rouge qui prend alors de l’ampleur. En1968, le parti communiste Khmer prend les armes.

18 mars 1970: un coup d’Etat, organisé par le général Lon Nol allié des américains, destitue Norodom Sihanouk, chef de l’Etat, qui s’exile à Pékin. La monarchie est abolie. La République est proclamée le 9 octobre. Cette guerre civile fera plus de 300000 morts

 Avril 1975: suite à la corruption du régime de Lon Nol,  les khmers rouges prennent le pouvoir. Profitant des échecs économiques du gouvernement de Lon Nol et des bombardements américains sur le Cambodge destinés à affaiblir les Viêt-Cong qui y ont installé des bases et des voies de communication, les Khmers rouges s’assurent le soutien croissant de la population et s’emparent peu à peu du pays, mettant en place une politique de collectivisation radicale dans les zones conquises.

17 avril 1975, les khmers rouges entrent dans Phnom Penh. La population est en liesse, loin d’imaginer le désastre à venir. Immédiatement, les Khmers décident de vider la ville de l’ensemble de sa population

Pour de nombreux ressortissants étrangers, des journalistes, des personnels de l’ONU, mais aussi des centaines de cambodgiens, l’ambassade française encore présente sert de refuge. Anciens hauts dignitaires ou simples citoyens, tous espèrent sauver leurs vies ici, sous la protection française. Mais les khmers rouges en décideront autrement. Seuls quelques-uns retrouveront la liberté au début du mois de mai 1975, en rejoignant, par camion, la Thaïlande.

La prise de la ville marque le début d’une dictature responsable de la mort du quart de la population du pays. Le mouvement Khmer rouge, plus exactement le Parti communiste du Kampuchéa est un mouvement politico-militaire communiste radical d’inspiration maoïste qui dirige le Cambodge de 1975 à 1979 et dont la figure emblématique est Pol Pot. Après trois ans et demi au pouvoir durant lesquels 1,7 million de Cambodgiens périrent, les Khmers rouges sont renversés en 1979 par l’Armée populaire vietnamienne qui un an plus tôt ont envahi le Cambodge avant de pénètrer dans Phnom Penh.

Les vietnamiens mettent en place la République populaire du Kampuchéa qui reste au pouvoir jusqu’en 1989. Les khmers rouges quant à eux représentent encore le Cambodge à l’ONU jusqu’en 1991 et certains trouvent refuge en Thaïlande.

En 1989, les forces vietnamiennes se retirent, Hun Sen, ancien Khmer rouge est à la tête de l’État du Cambodge.

En 1991, Norodom Sihanouk est élu président par le Conseil National Suprême. Les forces de l’ONU contrôle le pays et des élections sont organisées en 1993.

Norodom Sihanouk redevient Roi du Cambodge et Norodom Ranadiddh et Hun Sen se partagent le siège de premier ministre. La guérilla khmer rouge continue sporadiquement jusqu’en 1996.

En 1997, Hun Sen destitue par la force Rannariddh qui s’apprétait à faire une alliance politique avec Sam Rainsy et les khmers rouges.

En 2004, Norodom Sihanouk laisse le trône à son fils Norodom Sihamoni. Le pays s’ouvre au tourisme,

En 2008 le Parti du Peuple Cambodgien de Hun Sen remporte les élections. Hun Sen reste premier ministre.

En 2009, les procès de khmers rouges par le tribunal international débutent.

2020, cela fait plus de 30 ans que Hun Sen est premier ministre et qu’il gouverne sans partage un pays ravagé par la corruption  et la pauvreté.

 

Phnom Penh

PHNOM PEHN a été le décor tragique d’un épisode douloureux de l’histoire du Cambodge. De 1975 à 1979, la ville a été vidée de ses habitants par les khmers rouges, de nombreux massacres y ont été commis. Aujourd’hui, elle s’est reconstruite. Elle est devenue une ville touristique où les visiteurs peuvent déambuler avec comme programme celui de s’émerveiller, de découvrir et d’apprendre.
 

A l’époque de l’Indochine Française, Phnom Pehn était surnommée la perle de l’Asie. Fondée en 1434, la ville s’est particulièrement développée sous l’impulsion de la  France qui a laissé en héritage, les larges avenues, l’architecture coloniale et une conception « carrée »  de l’ urbanisme. Les édifices d’inspiration « arts deco » , le chemin de fer ,  l’aménagement d’un port.. rappellent la présence française.

 

MAISON ART DÉCO

LE MARCHÉ CENTRAL

Le palais royal

Le palais royal est un ensemble de bâtiments qui sert de résidence au Roi. Tous ces bâtiments – la salle du trône, le temple d’argent, le pavillon du clair de lune – sont ouverts au public sauf, le palais Khémarin où il réside. Le palais a été construit après que le Roi Norodom 1er eut déménagé la capitale royale d’Oudong  à Phnom Pehn au milieu du xixè siècle. Il a été construit par étapes sur les restes d’une vieille citadelle appelée Banteay Kev. Il est orienté vers l’Est et situé sur la rive occidentale du Tonlé Sap et du Mékong , à un endroit appelé Chaktokmuk (une allusion au dieu Brahma), où le Mékong se divise en deux, ce qui forme les quatre bras.

Sur les rampes des escaliers qui mènent aux édifices royaux se trouve Nâga, un être mythique de l’hindouisme. Le mot veut dire serpent. Les Nâgas dans la religion gardent les trésors de la nature. Ils sont attachés à l’eau et apportent la prospérité. Dans les légendes de l’Inde et de tout le Sud-Est asiatique, ces créatures peuplent le monde souterrain où ils gardent jalousement les trésors de la terre. Ils ont pour ennemi naturel l’aigle géant Garuda; mais Nâgas et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient.

La Pagode d’argent

Cet édifice fait partie du palais royal. Construit à partir de 1892, il se caractérise par un sol composé de 5329 pavés d’ argent de 1,125 kg chacun. Parmi les trésors de la Pagode on trouve le fameux Bouddha d’émeraude qui est en fait en jade. Juste devant se trouve le Bouddha d’or, grandeur nature,  pesant 90 kg. Il est incrusté de diamants. derrière il y a un Bouddha en marbre de Birmanie. Tout autour de cette pagode a été édifié un mur d’enceinte décoré d’une longue fresque racontant les péripéties du Ramayana (poème hindi relatant l’histoire de Rama, un des avatars de Vishnu).

L’arbre de Bouddha (l’arbre sacré)

Cet arbre à l’entrée du palais royal est sacré car Bouddha serait né à son pied. Il fleurit tous les jours de l’année. Les pétales des fleurs sont régulièrement ramassées et séchées afin d’en faire une tisane qui selon les croyances bouddhistes faciliterait l’accouchement des femmes qui la boivent.

Le stupa

Le stupa est un monument bouddhiste réalisé à partir d’un empilement de pierres au coeur duquel se trouve une relique du Bouddha. Cet édifice est présent en Inde et dans toute l’Asie du Sud Est. Les cendres de Norodom Sihanouk sont dans le Stupa (cf. photo ci-dessous) à la pagode Preah Keo Morakot (Pagode d’argent), dans l’enceinte du palais royal.

Quelques photos de Phnom Penh

Le lâcher d’oiseaux selon le rituel Bouddhiste

L’origine de cette pratique bouddhiste viendrait de Chine où de pieux pratiquants achetaient des animaux au marché (poissons, tortues, oiseaux).  Ces animaux capturés dans la Nature étaient destinés à servir de nourriture. Apporter ces animaux au Temple où un moine leur donnait refuge avant de les relâcher était alors considéré comme un acte de compassion pour des « êtres » captifs qu’il fallait aider à retrouver la liberté.

Ce rituel est généralement effectué aux abords d ‘un temple.

Par ailleurs, bien que le rituel du lâcher d’oiseaux soit pratiqué dans plusieurs pays asiatiques qui comptent des populations bouddhistes, au Cambodge cette tradition n’est pas seulement liée à la religion mais aussi à l’identité nationale. Le roi lui-même libère des colombes, des pigeons et d’autres oiseaux sauvages environ quatre fois par mois, et en très grand nombre, lors des anniversaires royaux.

Un Dimanche à Phnom Penh, nous avons  assisté à ce rituel. Des gens achètent des oiseaux en cage, les mettent au creux de leur main, puis au bord du fleuve, après un voeu, lancent l’oiseau dans les airs. Enfermés dans des cages depuis trop longtemps, le vol est mal aisé et beaucoup reviennent à l’endroit d’où ils ont recouvré leur liberté, incapables de s’élever dans les airs !

LE 1er MAI A PHNOM PENH

La ville Cambodgienne de Kep

KEP est une petite ville Balnéaire à une trentaine de km du Vietnam. Fondée par les français en 1908, on l’appelait alors Kep-sur-mer. Prospère dans les années 60 jusque dans les années 70, elle est anéantie lors du génocide perpétré par les khmers rouges. Les demeures coloniales sont détruites et les habitants doivent quitter la ville pour aller travailler dans les champs selon l’idéologie du régime de Pol Pot.

la ville mettra de nombreuses années pour se relever mais aujourd’hui, cette petite bourgade du sud cambodge revit grâce au tourisme notamment. Des murs, des façades de certaines vielles demeures illustrent la splendeur ancienne. Il en reste quelques vestiges disséminés au bord de la côte dans la jungle toute proche. Dans ces décombres vivent quelques familles.

Le coin est très agréable. Une partie du littoral a été aménagée avec beaucoup d’intelligence et de respect pour l’environnement. De nombreux étrangers et des français se sont installés ici.  Certains gèrent de petits restaurants à l’extrémité du célèbre marché aux crabes de Kep.

le crabe de Kep
Déguster du crabe bleu grillé au poivre vert de Kampot, le soir, dans un petit restau le long du marché aux crabes de Kep c’est vraiment délicieux ! arrosé d’un vin blanc du Chili c’est fabuleux…

Paniers pour pêcher les crabes

Pêche aux crabes

Comme son nom l’indique, le marché aux crabes de Kep  propose  essentiellement du crabe, mais pas seulement. On y trouve également des crevettes, des gambas, des poulpes, des calamars, du poulet…Des dizaines de barbecues installés sous des bâches ou de la tôle ondulée ajoutent à la chaleur ambiante, une chaleur de feu. Là, dans cette fournaise les produits de la mer grillent à la demande, les brochettes sont  prêtes à être mangées sur un coin de table. Les restaurants à  proximité cuisinent les crabes ou le poisson frais avec une sauce sublime au poivre de kampot. Le marché est très vivant, l’ambiance bon enfant .

Kep, le littoral et la jungle

Kampot

Dominée par le massif du Bokor (1080m.) où nous irons faire un tour, Kampot est une petite ville qui a connu son heure de gloire à l’époque coloniale grâce à la culture du poivre notamment. Cette bourgade où vivent de nombreux expats anglais et français a su maintenir une athmosphère de village. le centre ville est particulièrement charmant et la douceur de vivre est une réalité que nous avons bien appréciée.

Le poivre de Kampot serait l’un des  meilleurs poivre du monde. Il est né dans le Kérala, mais ce sont les français qui au 19ème siècle ont introduit sa culture à Kampot. Aujourd’hui, le poivre de Kampot fait partie de la liste européenne des denrées protégées au même titre que le champagne, le parmezan… Il a obtenu le précieux label AOP qui le protège des imitations. Tous les poivres de Kampot ne se ressemblent pas. Le soin pris lors du nettoyage, triage et calibrage ainsi que les conditions de stockage est essentiel afin de révéler et préserver les aromes délicats du poivre de Kampot. Nous avons pu visiter « La Plantation », une des plus grandes exploitations de poivre du coin. On nous a expliqué le processus de fabrication du poivre de la liane au moulin à poivre.

LA PLAINE DE KAMPOT VUE DU BOKOR (1000 m. d’altitude)

La station d’altitude de Bokor  est une ancienne station climatique française  située sur une falaise à 1 000 mètres d’altitude au-dessus de la ville de Kampot. Cette station climatique de l’époque coloniale a été conçue comme un lieu de détente pour les colons français, puis la haute société khmère, afin de leur offrir un refuge contre la chaleur et l’insalubrité générale des plaines cambodgiennes. Le plateau, accessible après 33 km de route de montagne, a été abandonné par deux fois au cours des conflits d’Indochine.

C’est là que les français vont édifier différents bâtiments dont le Bokor Palace d’inspiration art déco. Abandonné et incendié une première fois à la fin des années 40, il est rénové en 1962 par Norodom Sihanouk. En 1972, la prise du plateau par les khmers rouges conduit à un nouvel abandon du site. A partir de 2012, il sera à nouveau rénové par des promoteurs chinois fortement présents au Cambodge.

QUELQUES PHOTOS DU BOKOR

ON EST PASSE PAR SIHANOUKVILLE ET SES PLAGES

Angkor

Extraits du Journal

Mercredi 2 mai

« Nous remontons vers Siem Réap, 300 km au nord de Phnom Penh. … la ville est à 8 km du site d’Angkor. En elle-même elle n’a rien de très exceptionnel. Elle est en plein développement du fait de l’attraction touristique que représentent les temples d’Angkor. Le tourisme s’est particulièrement accéléré depuis les années 2000. De nombreux hôtels y ont été construits et d’autres sont en construction grâce notamment à l’apport de capitaux étrangers. Près du vieux marché, tout un quartier a été pensé pour accueillir les touristes (restaurants, bars, happy hours, marchands de souvenirs…)

A 8km de là, c’est la jungle ! une jungle domestiquée, aménagées pour permettre aux 4,5 millions de touristes venus ici en 2017 de visiter le site en toute quiétude. Traversée par de belles avenues, parsemée de ronds points, truffée de larges routes qui mènent aux abords des temples, la jungle de Siem Reap s’est urbanisée. On a du mal à imaginer les conditions de voyage de Henri Mouhot qui en 1861 « découvre » avec stupéfaction les ruines d’Angkor, endormies sous l’épaisse végétation tropicale.

Fasciné par la beauté de cette ancienne cité perdue peuplée de secrets et de légendes, il se passionne pour le «Versailles» des Khmers. La revue Le Tour du Monde publie en feuilleton le récit intégral de sa découverte, enflammant ainsi l’imagination des lecteurs du Second Empire, avides d’exotisme, de terres lointaines et de civilisations disparues. 

L’aventure de cet explorateur français du 19° siècle eut un tel impact sur l’imagination populaire,  qu’une fois la population sensibilisée, le gouvernement fut alerté et devint conscient d’une nécessité : sauvegarder ces ruines grandioses.

Aujourd’hui, les recherches se poursuivent, les travaux de sauvegarde aussi et les touristes peuvent jouir d’un spectacle grandiose au beau milieu d’une jungle sous contrôle « …

Henri MOUHOT

En avril 1858, Henri Mouhot, trente-deux ans, naturaliste, embarque à Londres pour un voyage d’études en Indochine. De ce voyage il ne reviendra pas, mais son journal, ses notes et ses croquis, qui nous sont heureusement parvenus, ont fait l’objet, en 1863, d’une publication dans la revue Le Tour du Monde. C’est à partir de Bangkok, capitale du Siam, base arrière de ses expéditions, qu’Henri Mouhot rayonnera dans les différents royaumes de cette partie de l’Indochine.

Pendant trois ans, il collectionne insectes, plantes et minéraux, rédigeant ses notes, chaque soir au bivouac, et réalisant à main levée de remarquables croquis de ses découvertes – dont beaucoup sont reproduits dans cette édition. Son Journal fait également une large place aux hommes qu’il rencontre, Européens ou autochtones, et ses portraits sont à la fois précis et vivants.

Au Cambodge, début février 1860, Henri Mouhot, contrairement à une légende tenace, ne «découvre» pas les ruines du temple d’Angkor, mais il en fait une description détaillée, et son Journal témoigne de sa stupéfaction devant la majesté de ces monuments. 

Au cours d’une expédition au Laos, terrassé par un accès de fièvre, il meurt, à trente-cinq ans, à une dizaine de kilomètres de Luang Prabang, le soir du 10 novembre 1861. C’est son fidèle compagnon, Phraï, qui rapportera ses écrits et ses échantillons à Bangkok.

Henri Mouhot repose aujourd’hui près de la rivière Khan, tout près de l’endroit où il est mort.

Quelques livres …

Visite de quelques temples d’Angkor

Après le tumulte de pub street, une des rues animées du centre de Siem Réap près de Old Market,  le site d’Angkor fait office d’oasis providentielle. A peine en a-t-on franchi le péage d’entrée qu’on se trouve plongé dans une atmosphère indéfinissable comme stupéfait par ce qu’a été ce  haut lieu de la civilisation Khmer.

Le site archéologique d’Angkor vaut presqu’autant pour ses ruines, ses oeuvres, ses temples que pour la jungle qui l’enveloppe et les nombreux villages alentour. L’endroit est tout simplement envoûtant. Nous y sommes restés trop peu de temps, juste un jour, juste le temps de prendre la mesure d’une histoire hors norme, à revoir assurément.  

Angkor est un site archéologique du Cambodge composé d’un ensemble de ruines et d’aménagements hydrauliques qui fut une des capitales de l’Empire Khmer existant approximativement du IX ème  au XV ème siècle.

Ces ruines sont situées dans les forêts au nord du Tonlé Sap (un des plus grands lacs du Cambodge), en bordure de la ville de Siem Réap. Classées depuis 1992 au patrimoine mondial par l’UNESCO, elles attirent plusieurs millions de visiteurs par an, constituant ainsi la principale attraction touristique du pays.

Nous avons visité 4 temples : un émerveillement !

ANGKOR WAT
TA PROHM
Le temple Ta Prohm est envahi par des fromagers impressionnants par leur hauteur. Les racines enveloppent littéralement la pierre. A l’époque de l’Indochine française, le bois servait à confectionner des boîtes à fromage d’où son nom – Fromager –
BAYON 
PHNOM BAKENG

autres photos prises sur le site d’angkor

Le village flottant de Kampong Khleang

Ce petit village est à une quinzaine de km de Siem Réap, sur le plus grand lac d’eau douce de l’Asie du Sud-Est : le Tonlé Sap. Lorsque nous y sommes allés, début mai, le niveau de l’eau était au plus bas. Pendant la saison sèche en effet, l’eau du lac se déverse dans la rivière du même nom, qui traverse la plaine Veal Pok vers le sud-est pour se jeter dans le Mékong.  La mousson, de juin à novembre, les crues du Mékong inversent le courant sud-est de la rivière Tonlé Sap, faisant passer la superficie du lac d’environ 2 700 kilomètres carrés à près de 10 360 kilomètres carrés. Dans le même temps, la profondeur du Tonlé Sap, en général située entre 1 et 3 mètres, atteint de 10 à 15 mètres. Cela permet alors aux embarcations de 3 mètres de tirant d’eau de remonter les divers affluents du bassin et de rejoindre ainsi les villes de Kompong Thom, Siem Reap, et Pursat. Toujours pendant la saison des pluies, la largeur du lac passe de 35 à 105 kilomètres. En saison sèche, le Tonlé Sap n’est guère plus qu’une zone marécageuse, avec quelques chenaux aménagés pour les bateaux de pêche. C’est dans cet état que nous l’avons trouvé à la hauteur de Siem Reap.

Les habitations sont pour la plupart sur pilotis de façon à s’ adapter au mouvement du lac. Certains habitants, vivent au creux du lac en saison sèche et  rehaussent leur maison lorsque l’eau monte. D’autres ont des habitation qui flottent au fil de l’eau suivant le cycle des saisons. En période humide, les habitants circulent en barque d’une habitation à une autre. Une école, une maison de santé, des commerces, une pagode permettent de vivre ici quelque soit la saison.

Quelques photos du village, des habitants et des habitations : 

L’ECOLE DE KAMPOG KHLEAN AU BORD DU LAC TONLE SAP

Kampong Chhnang

Kampong Chhnang.  Ce nom signifie « port de la poterie ». C’est le nom de cette ville située sur les rives marécageuses du Tonlé Sap.  Elle est à 3 heures de bus de Phnom Penh, au centre ouest du Cambodge. Célèbre pour ses potiers aux savoirs ancestraux, la ville est un excellent point de départ pour visiter les villages flottants et la campagne alentour. Dans ces endroits fabuleux, quand le soleil se couche, et que le ciel se met à resplendir d’un faisceau de couleurs aux tons rouges, oranges et jaunes c’est alors somptueux ! C’est l’instant propice pour humer la nature environnante.

La poterie 

Les ateliers de poterie se trouvent dans les villages voisins de la capitale Kampong Chhnang. Quelques minutes en tuk tuk ou en vélo suffisent pour y accèder. À Andong Russey des femmes façonnent des vases, des pots, des marmites et toute une sorte d’objets en terre cuite.  L’accueil y est chaleureux et les potiers n’hésitent pas à montrer leur technique et à exposer leur savoir-faire. 

 

Les villages potier qui regroupent aux environs de 300 familles, se trouvent à quelques kilomètres de Kampong Chhnang. C’est là que nous sommes allés à la rencontre d’artisans potiers qui travaillent de l’argile de couleur beige depuis la nuit des temps. Les archéologues estiment que les fours servant à solidifier la préparation, ainsi que les contrebattes utilisées pour donner de l’amplitude intérieure aux pots datent du VIème siècle. Cette art ancestral a connu des hauts et des bas. Il a connu une période de creux au moment du déclin de l’Empire angkorien. Le savoir-faire a finalement été réintroduit à Kampong Chnnang sur financement allemand au début des années 2000.

La campagne environnante

Il est très agréable de se balader en tuk tuk, en vélo ou à pied dans les environs de Kampong Chhnang. Les gens sont particulièrement acceuillants, les paysages pittoresque et les bords du Tonlé Sap au coucher du soleil, sublimes. Mais plus encore, c’est une très bonne façon de comprendre ici comment les cultures se sont mélangées, comment les khmers, les Cham et la colonie vietnamienne du fleuve cohabitent dans une tension apaisée.

Un peu à l’écart de la route qui rejoint Battambang, à la sortie de kampong Chhnang, une petite route mène sur une colline en haut de laquelle se trouve un monastère. La route est pentue, mais arrivé au sommet le panorama sur la campagne alentour est magnifique.

Le village flottant de Kampong Chhnang

A la sortie de Kampong Chhnang, le long du Tonlé Sap, se trouve le port et son emabarcadère. Des petites barques y sont amarrées. C’ est avec l’une d’elle, conduite par une cambodgienne que nous avons rejoint 1/2 heure plus tard un village flottant construit par des réfugiés vietnamiens. Le gouvernement ne les autorisant pas à résider sur le sol, ils occupent les eaux du fleuve et vivent principalement de la pêche dans des conditions particulièrement difficiles.

La dame qui pilote la barque a coupé le moteur et guide, à l’aide d’une perche, l’embarcation entre les maisons construites sur des radeaux de bambou. Le regard s’engouffre dans l’intérieur des maisons. J’ai l’impression coupable de rentrer dans l’intimité des habitants, comme un vulgaire voyeur. Les gens, sans se soucier le moins du monde de notre passage, vacquent à leurs occupations, les enfants jouent sur le seuil de leur maison. L’un nage dans les eaux boueuses du fleuve. Ici, au seuil de la misère des gens vivent de la pêche dans une pauvreté en apparence conviviale et solidaire. Les gens se rendent les uns chez les autres en barque, se regroupent le soir sur leur terrasse. 

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