Moments de Sud en Royal Enfield
– Été 2022 –
Un été en Royal Enfield
Juin 2022. Comme souvent, à cette époque de l’année, j’avais envie de Sud. Pas n’importe quel Sud. Non ! Un Sud pas trop loin de chez moi, un sud aux vertus récréatives propice à la flânerie et à toutes les rêveries !
Il ne me faudra pas très longtemps pour me dire que les Pyrénées pourraient bien figurer le lieu de cet extrême sud cher à mes aspirations estivales. Je me voyais déjà enchaîner les virages des routes pyrénéennes, déambuler à pied dans les ruelles étroites des cités catalanes, m’installer à la terrasse d’un café sur la place ombragée d’un petit village du Midi, acheter quelques fruits sur les marchés colorés… Bref, on the road again et en Royal Enfield !
Au départ de Metz ce matin du 11 juin, la nature est encore verte. Mais les premiers signes d’une sécheresse annoncée se font déjà sentir. Le soleil s’apprête à mettre des touches d’ocre jaune dans le paysage. Pour l’heure, il fait beau, le ciel est bleu, la chaleur est encore supportable… J’ai rendez-vous avec les chemins de traverse.
L’itinéraire
J’ai quitté Metz le 11 juin; direction : le Sud. Du fait d’une forte canicule, je me suis arrêté une quinzaine de jours à Carnon, près de Montpellier avant de poursuivre ma route vers les Pyrénées. Au total, en comptant les balades locales, j’ai effectué 2150 km, consommé 3,1 l. de super 95 et 0,3 l. d’huile.
Metz – Cluny : 403km
Cluny-Ambert (Livradois) : 172 km
Ambert-St Flour : 114km
St. Flour-St Chély d’Aubrac : 90 km
St. Chély d’Aubrac-Millau : 102 km
Millau-Carnon: 132 km
Carnon-Ax-lès-Thermes : 265km
Ax-lès-Thermes-Pas de la case : 31km
Pas de la Case-Prats de Mollo : 185km
Prats de Mollo la Preste-Mosset : 93km
Mosset-Carnon : 227km
Le voyage, un état d’esprit
Voyager, c’est un état d’esprit ! A chacun le sien. Pour ma part, c’est toujours avec le même état d’esprit que j’aborde mes itinéraires et le voyage en général : parce qu’il est l’occasion de découvrir des mondes et des lieux différents, d’apprendre autrement la vie, de faire des rencontres inattendues, il sublime nos routines et nos dépendances quotidiennes dans un grand moment de liberté… Parce qu’en voyage l’imprévu et le hasard sont nos boussoles naturelles, l’orientation que l’on est amenée à suivre exige de reconsidérer notre rapport au temps, à l’espace et à la réalité. De ce point de vue, la Royal Enfield, cette moto « vintage » fabriquée en Inde, est un formidable mode de transport.
Avant le voyage : penser à tout !
Certains motards préparent avec minutie leur voyage. Ils établissent une check list précise de tout ce qu’ils doivent emporter. D’autres comme moi sont plus dilettantes dans leur préparation, persuadés que le voyage s’accommode mal de ces laborieuses préparations. Ils partent avec une idée assez brouillonne de ce qu’il faut emporter. Après tout, une part d’improvisation et de surprise ne doit-elle pas subsister en voyage ? Je n’ai donc pas établi de manière formelle une check list. J’ai simplement procédé à une vérification de l’état de la moto, fait le point sur l’équipement et le matériel à emporter dans mes bagages…Jusqu’à présent cette méthode m’a toujours réussi.
J’ai acheté un sac étanche de 60 l. où vont s’entasser mes effets personnels, mon matériel informatique et vidéo, un livre sur le voyage, des papiers, de quoi écrire… Dans d’autres sacs également étanches j’ai roulé le duvet et un matelas autogonflant. J’emporte avec moi une vieille toile de tente. Elle fera l’affaire.
Une moto en pleine forme !
La moto est de 2020. Autant dire qu’elle est neuve ! Au moment du départ elle affiche 5136 km au compteur. La révision des 5000 vient tout juste d’être faite, la chaîne retendue et un contrôle général effectué par le concessionnaire messin Acte 3. Plutôt rassuré et confiant je pars donc l’esprit tranquille avec une moto en parfait état.
La Royal Enfield 500, c’est un gros mono ! Une de ses caractéristiques c’est qu’elle vibre, et pas qu’un peu ! Certes, ces vibrations finissent par disparaître à partir d’une certaine vitesse. Peut-être aussi qu’on s’y habitue et que les bruits ainsi générés ne mettent plus le pilote en alerte. Pour ma part, je reste assez vigilant, à l’affût du moindre bruit suspect. La Tribut Black comme toutes les classics sont très vivantes, trop parfois !
Le matériel, les outils
J’ai toujours au fond de mes sacoches une bombe anticrevaison et une pompe à pied pour gonfler les pneus. Pour le reste, j’ai évidemment les outils nécessaires pour les petites pépins mécaniques, un bidon d’huile, ce qu’il faut pour entretenir la chaîne, du ruban adhésif, un peu de fil de fer et beaucoup de chiffons, quelques sacs poubelle.
L’équipement
- Un porte bagage arrière
- Une sacoche réservoir
- un dispositif USB sur lesquel je peux brancher 2 appareils. Il me sert surtout pour recharger mon iPhone (GPS)
- Un support pour fixer l’iphone
- une montre
- un Pare-brise. Il m’est arrivé de le démonter et de l’attacher à l’arrière de la moto sur le sac, notamment lorsque je filmais en prise avant avec la Go-Pro.
Le plein fait, la moto équipée, révisée, le voyage peut commencer…
En route…à l’épreuve de la canicule
Dehors, le soleil de juin est devenu fou ! L’été n’est pas encore là qu’il cogne déjà comme s’il voulait embraser la terre. Les reflets d’or des rayons du soleil se répandent comme autant de lames brûlantes fabriquées au « bon coin » de nos habitudes consuméristes ! La météo annonce une période de canicule. L’été sera chaud ! Le réchauffement climatique n’est plus une théorie, il est une réalité !
Quoiqu’il en soit, pour tout le monde, la canicule est une épreuve ! En moto, elle est particulièrement insupportable. La seule façon d’y échapper c’est d’arrêter de rouler et se mettre au frais ou à l’ombre. Quand on roule, la chaleur est une épreuve redoutable et on ne peut pas s’en protéger contrairement au froid. Quand je suis parti le 11 juin, nous entrions dans une période caniculaire. A partir de Cluny, il a commencé à faire vraiment chaud.
Les régions que je projetais de traverser étaient particulièrement touchées par cette chaleur extrême. Je me souviens particulièrement de l’étape entre Saint Chély d’Aubrac et Millau. Ce jour-là, il a fait 40 degrés et vers 15h. au moment le plus chaud de la journée, je suffoquais avec obstination sur la moto du côté d’Espalion ! Et là, j’ai eu chaud ! très chaud ! A Espalion, j’ai photographié ce pont sur lequel transitait au Moyen-Âge, le sel venu de la Méditerranée et me suis mis à l’abri de la chaleur dans un café de la ville.
Lorsque je suis arrivé à Millau aux alentours de 17h., fourbu, j’ai renoncé à planter la tente. J’avais besoin d’un bon lit dans une chambre climatisée ! Je suis allé à l’hôtel: un ibis climatisé ! ça fait un bien fou… Le soir vers 22h. il faisait encore plus de 30 degrés. Bref, j’ai renoncé à poursuivre ma route comme je l’avais initialement prévu. Je ne passerai donc pas par les coins les plus chauds de France (Rodez, Albi, Castres, Carcassonne…) pour rejoindre Andorre. je prendrai la route de Carnon rejoindre ma famille. Là, j’attendrai que la température baisse un peu avant de repartir pour Andorre, la Catalogne et les Pyrénées Orientales comme prévu au départ.
Les coups de coeur et les prinicpales étapes du voyage
1 / Cluny
C’est mon premier coup de coeur. Cluny. Petit bourg de 5000 habitants situé en Saône et Loire, près de Mâcon; la ville est riche d’un long passé historique. Elle invite à une pause touristique pour découvrir sa célèbre abbaye fondée en 910, et flâner dans ses ruelles en admirant ses maisons romanes. Haut lieu du renouveau spirituel en Europe au Moyen-Age, les traces de son histoire sont partout. J’ai passé 2 jours à la découverte d’une ville très agréable façonnée autour de son abbaye. .
S’imprégner de l’ambiance des lieux, se poser à la terrasse d’un café juste à côté de l’abbaye, c’est un vrai bonheur ! Au coucher du soleil, les murs réfléchissent une lumière qui vous transporte loin dans le temps.
A Cluny, tout rappelle le passé. Les édifices religieux de la ville, son abbaye et ses nombreuses maisons romanes, vous procure une magistrale sensation d’Histoire.
Un matin, après avoir installé ma Gopro sur le garde-boue avant de la moto, j’ai circulé dans les rues de la ville pour filmer à hauteur de roue les rues, les maisons… Au terme de cette balade vidéo d’un quart d’heure je disposais de rush et me réjouissais déjà de leur insertion dans une future vidéo. J’ai alors garé la moto au bord de la terrasse d’un bar qui jouxte l’abbaye. Lorsque je suis allé m’installer à la terrasse, un moment d’inattention a suffi pour qu’on me la vole ! Plus de GoPro ! De Cluny à Carnon, j’ai donc utilisé comme caméra mon iPhone en attendant de récupérer une nouvelle GoPro.
Info pratiques
– Le camping
Lors de mon passage à Cluny, j’ai séjourné au camping municipal Saint Vital situé à quelques minutes à pieds de l’abbaye et du centre. Excellent accueil, très bons emplacements et blocs sanitaires à la propreté irréprochable. Bref, un endroit à connaître si vous campez. En outre, on a accès gratuitement à la pisicne attenante au camping.
– Restautant
Pour les restau, ils sont nombreux. Je garde un excellent souvenir de ce restau franco thaï : le restaurant de l’Abbaye.
– Le vélo
Les adeptes de balade à vélo ont aussi de quoi faire dans le secteur. La voie verte de Bourgogne est une piste cyclable et pédestre interdite aux véhicules motorisés. Construite sur une ancienne voie ferrée, elle traverse de beaux paysages et passe notamment par Cluny.
Un petit coucou aux amis motards rencontrés à Cluny
Juste à la sortie de Cluny, j’ai rencontré, Virginie et Stéphane un couple très sympa, également passionné de Royal Enfield. Ils venaient d’acquérir deux classic 350. Je les ai croisés au retour d’une de leur virée. Belles balades à vous et peut-être au printemps prochain pour une virée autour de Cluny.
2 / Le Livradois
De Cluny, j’ai poursuivi mon chemin: direction Ambert, l’occasion de découvrir au sud de la Bourgogne, près de Clermont-Ferrand, le Livradois et les Monts du Forest. Là, à l’ombre des hêtraies et des sapinières, j’ai pu savourer dans une ambiance de plus en plus chaude, un peu de fraîcheur bienvenue. La région située au centre du massif central, dans les départements du Puy de Dôme et de la Haute Loire offre de somptueux panoramas. Dans la partie montagneuse de la région, la route serpente le long d’un tracé vallonné, et traverse des paysages très variés et de toute beauté. Pour les motards, c’est un régal. Le soir à l’étape, j’ai planté ma toile, au camping « La vallée verte », juste au-dessus de la ville d’Ambert en arrivant par le Nord.
3 / L’Aubrac
Quelques kilomètres après Saint Flour, où j’ai fait étape, je retrouve une magnifique région, l’Aubrac. J’y ai séjourné à plusieurs reprises et à chaque fois, c’est le même enchantement. Je lui consacre sur mon site cet article, – ICI – ainsi qu’une vidéo publiée sur ma chaîne YouTube et dans laquelle je mentionne la fabuleuse rencontre faite avec les Blue Riders, un club de ROYAL ENFIELD de Laguiole. Cliquez ici
Saint Chély d’Aubrac, ce joyau encore vert à cette époque de l’année est une halte très prisée des marcheurs qui font le fameux chemin de Compostelle. A l’entrée du village, en venant d’Aubrac, il y a un très beau camping et de nombreuses auberges.
Situé au coeur de la vallée de la Boralde de St. Chély, le village s’élève à 820m. d’altitude. En fin d’après midi lorsque la chaleur s’estompe, c’est le bon moment pour se promener dans le village et découvrir le pont des pélerins inscrit sur la liste du patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO
De mon point de vue, la route qui relie Carnon au Pas de la Case n’est pas d’un grand intérêt. Les coups de coeur, je les ai eus sur la route espagnole et française qui va de Puigcerda à Prats de Mollo via Camprodon. Magnifique ! Et puis, que dire de Prats de Mollo, Eus, Prades, bref de tous ces lieux de montagne situés dans les Pyrénées-Orientales… Sublime évidemment !
Balade en territoire Pyrénéen.
En cette fin de journée du 4 juillet, venant de Carnon, j’ai fait une étape à Ax-lès-Thermes. Le lendemain, je ralliais le Pas de La case en territoire Andorrin, l’étape la plus courte de mon périple, peut-être aussi la plus mouillée. A peine avais-je quitté Ax-lès-thermes que la pluie s’est mise à tomber à grosses gouttes. Dans ce cas, les habits de pluie sont les bienvenus !
En elle même la ville est sans intérêt. Un grand bazar, le jour, avec ses boutiques pleines d’alcool, de cigarettes et autres souvenirs détaxés. Beaucoup de motards pris par la fièvre acheteuse s’y pressent. Après 20 heures, tout le monde s’en va. la ville se vide. J’ai passé une nuit dans une ville déserte. L’hiver, en revanche, la ville, station de sports d’hiver, est très animée et notamment le soir après une journée de ski. Du coup les hôtels, les restaurants fonctionnent à plein régime. En été c’est la saison creuse. Toutefois si vous deviez comme moi y rester une nuit je vous propose ces deux adresses :
- l’hôtel CIMS (environ 50 euros la nuit)
- le restaurant « Oh Burger Lounge ». Les pizzas y sont fameuses.
Si l’endroit n’a aucun charme, dès que l’on monte vers le col d’Envalira, le paysage devient sublime. On est en haute montagne.
Du Pas de la Case, j’ai rejoint Puigcerda en Espagne en passant par le col de Puymorens et la ville frontière de Bourg Madame. La partie espagnole du voyage, celle qui va de Puigcerda à Camprodon via Ripoll est superbe. L’ arrivée sur Prats de Mollo dans les Pyrénées orientales est particulièrement pittoresque ! Sur tout le trajet on évolue à travers des paysages très variés en traversant des villages et des bourgs aux pittoresques maisons de pierres ocre/grise.
L’itinéraire dans les Pyrénées
Tout au long du trajet long de 185 km, la route est comme un long ruban de bitume qui serpente à travers les Pyrénées espagnoles et orientales. Elle ravive à celui qui sait les entendre, les légendes et les mystères qui enveloppaient jadis les villages et les lieux. Quand on décide de paresser ainsi à travers la variété infinie des paysages, les sommets ou les collines parsemées de forêts, les églises, les vieux moulins, les vergers forment aux yeux du motard peu pressé une longue toile multicolore finement ouvragée.
Camprodon
Nichée au coeur de la vallée de Camprodon, à la confluence du Ter et du Ritort, cette bourgade millénaire riche d’un héritage roman particulièrement bien conservé invite à la balade. En plein centre urbain se trouve le pont neuf de Camprodon dont la construction remonte à la fin du XII ème S.
Prats de Mollo la Preste
Au coeur du massif du Canigou, Prats de Mollo la Preste ! J’y suis arrivé en fin d’après midi, juste avant que n’éclate un violent orage de grêle.
Sur les hauteurs du village, au milieu des remparts, lorsque le soleil se couche, la vue sur la cité médiévale est splendide. Mille ans d’histoire s’offre au regard. Fortifiée par Vauban, la cité regorge de richesses architecturales extraordinaires : l’église Saintes Juste et Ruffine, l’ermitage Notre Dame, les remparts, les ruelles tortueuses pavées de galets, le fort Lagarde qui domine la cité…
La boucle autour de Prades
Résolument à mille lieues des plages toutes proches et très fréquentées de Colioure, de Banyuls… la boucle à partir de Prades, à travers Eus, Vernet les bains, Villefranche de Conflent…répond parfaitement au désir d’explorer au fil des petites routes un arrière pays plein de charme et de calme. J’ai séjouné à Mosset dans une ferme auberge, 2 jours, le temps de découvrir cette fabuleuse région dominée par le Canigou.
1 – Découvrir Eus, un des plus beaux village de France
Accroché au flanc de la montagne, à proximité de Prades, le village catalan de Eus offre une vue imprenable sur le Canigou et la vallée de la Têt. Sur les ruines de cette ancienne forteresse du 10ème Siècle fut édifiée l’imposante église Saint Vincent et la chapelle du même nom. De ce point culminant du village, on peut alors redescendre en bas du village, flâner dans ses ruelles pentues, s’arrêter sur la placette en contrebas de l’Eglise et prendre le temps d’entrer dans quelques unes des boutiques d’artistes et d’artisans du lieu.
Eus est aussi le village de cœur d’Ursula Kubler, veuve de Boris Vian. Installée Casa Pascuala, dans le village et bien loin de l’appartement-musée des Vian, à Pigalle, Ursula Vian-Kübler, avait fondé là en 1963 l’association des Amis De Boris Vian. Dans les années 60, des écrivains, des poètes, des artistes firent une halte à Eus, entraînant dans leur sillage la génération bohème des gens de cette époque !
2 – découvrir Prades et son marché le samedi matin
Sur la place jouxtant l’Eglise, je me suis promené sur un marché de producteurs locaux très coloré.
A la sortie de Prades, dans la petite commune de Codalet, sur la route de Turinya et de Vernet lès bains se trouve la somptueuse abbaye de Saint Michel de Cuxa. Ce monastère bénédictin édifié au Xème Siècle se trouve au pied du Canigou. Il contient toute la mémoire d’une région, la catalogne, fortement marquée par l’art roman.
3 – Visiter la cité médiévale de Villefranche de Conflent
Cette ville fortifiée par Vauban, entourée de remparts édifiés dès le XI ème Siècle par le comte de Serdagne est dominée par le château fort Libéria. Cette ancienne cité marchande capitale du conflent est un lieu aujourd’hui dédié à l’artisant et au tourisme. C’est d’ici que part le fameux train jaune qui reliait naguère les hauts plateaux cerdans au reste des Pyrénées orientales. Aujourd’hui, il est devenu une attraction touristique et propose une visite de la région tout au long d’un parcours de 60 km et de 22 gares.
4 – Se reposer à la ferme auberge de Mosset : le Mas Lluganas
A 13 km de Prades, juste à côté du petit village de Mosset se trouve le Mas de Lluganas, une ferme auberge très agréable. De ma chambre j’avais une vue fabuleuse sur le mont Canigou. C’est le soir, quand le soleil se couche sur la montagne que la luminosité orangée se charge d’une sensation toute particulière. Lorsque le soleil offre des lumières sublimes, le voyage devient lumineux. Et c’est beau et de nouvelles explorations se dessinent….
L’heure du retour
Le voyage touche à sa fin. je vais bientôt rejoindre Carnon. La moto y restera jusqu’à mon prochain road trip en octobre. J’ai en effet le projet de faire le tour du Maroc et de prendre le ferry Sète-Tanger. De Carnon à Sète il n’y qu’une vingtaine de kilomètres.
Bref, de Mosset où j’ai passé ma dernière nuit, je vais traverser les corbières et remonter par des départementales via Narbonne, Bézier, Sète, jusqu’à Carnon.
La chute. la moto couchée; suite et fin
Cela faisait une dizaine de kilomètres que je cheminais tranquillement dans un sentier pour vélo que m’avait déniché mon GPS, en plein milieu des corbières quand soudain, dans un virage montant en épingle à cheveux j’ai fait une chute comme une façon de mieux marquer la fin du voyage.
En fait, rien de grave. J’allais très doucement dans un virage montant que j’abordais en seconde ! Or lorsque j’ai voulu accélèrer, le régime du moteur étant déjà tellement bas, j’ai calé. Dans un virage en pente, sur de la pierraille c’est fatal; la moto perd l’équilibre et mon coup de pied n’a pas suffi à la retenir. J’ai donc chuté ! Il était 13 heures. Il faisait 38 degrés. En plein milieu des corbières, j’ai commencé par détacher le sac et les sacoches et après quelques efforts et autres tentatives pour relever la moto, j’ai pu re-démarrer ! Seule la poignée de frein dont j’ai pris la photo à mon retour a été endommagée, et le garde boue avant un peu rayé.
Conclusion provisoire
Impossible de terminer cet article sans faire part de ce que m’a appris ce voyage. En réfléchissant après-coup à cette expérience en ROYAL ENFIELD, j’ai été frappé par le vif plaisir que j’ai eu à parcourir l’espace, à retrouver la nature, à discuter avec les gens (cf. le potentiel sympathie de la moto). Mieux, j’ai parfois eu l’impression que la « tribut black » comme objet s’effaçait derrière les belles et bucoliques échappées entr’ouvertes. Eh oui, je commence à croire que la quête est parfois plus importante que la possession. De ce point de vue, le bonheur ce n’est plus exactement la moto mais le chemin qu’elle autorise et les expériences qu’elle permet ! Pour cette raison, la ROYAL ENFIELD classic est simplement géniale.
Bonjour, magnifique évocation de ton voyage, belles photos, commentaires, conseils. Je suis Lorraine qui habite au Pays Basque et j’ai fait une Transpy avec ma Royal et amis Royalistes et mon frère en Norton. Bons souvenirs. Bravo et merci