LE MAROC EN AUTOMNE

–  Automne 2018  –

L’Itinéraire prévu

L’automne au Maroc est fabuleux. Il ne fait plus très chaud et il n’y a plus beaucoup de monde. Incontestablement, c’est le moment idéal pour s’y balader. Alors on a fait nos bagages, on a pris l’avion et on est arrivé un bel après-midi d’octobre à Marrakech avec  le projet d’aller dans le désert.  Après une halte de quelques jours dans un Riad au coeur de la médina de Marrakech, nous avons pris la route du Tichka, un des grands cols routiers du Haut Atlas pour rejoindre Ouarzazate et mettre le cap sur le sud, direction Mahmid et les dunes de Chegaga. De là, à travers des paysages magnifiques, nous sommes allés à Foum Zguid, un petit village de nomades sédentarisés en plein désert puis à Tata en se disant que l’Afrique Noire n’était plus très loin. Descendre encore un peu plus vers le sud…Une prochaine fois ! Pour cette fois, nous remonterons vers Taroudant, une petite ville adossée à la montagne ! Une halte rapide à Agadir, du bon temps à Essaouira avant de regagner Marrakech. C’est ce périple que nous présentons ici. Bon voyage !

Le Maroc aujourd’hui

Des villages repeuplés auxquels on accède par de larges avenues, des autoroutes, des écoles, des logements fraîchement sortis de terre ou encore en construction, Un peu partout au Maroc les territoires bougent. Il faut dire qu’on sortait d’une longue période où pas grand chose n’avait changé. Aujourd’hui, le pays est en chantier, en route vers la modernité. La première impression qui se dégage lorsque nous sommes retournés au Maroc après y être allé en 2008, c’est le changement,  une impression de mieux ! Toutefois, de nombreuses critiques nous ont été rapportées. Du changement, oui, des progrès, certes, mais encore beaucoup trop de gens restent à l’écart de ces transformations et selon des marocains, la vie quotidienne, notamment dans les campagnes ne s’est guère améliorée…

les calèches du marché berbère de Taroudant
sur les terrasses de Marrakech

Depuis quelques années, Marrakech est devenue une destination particulièrement prisée par les anglais, les espagnols, et les japonais…vraisemblablement attirés là par le côté orientaliste des  lieux et peut-être également par l’histoire d’une ville et d’un pays où l’authenticité, les traditions, la référence au passé sont encore très prégnants. Les musées, la mise en valeur des bâtiments historiques, les traditions et les savoir-faire ancestraux toujours respectés dans certains métiers de l’artisanat…illustrent bien ce phénomène. Certes, la folklorisation des traditions, tourisme oblige, et la mise en équivalence de la ville et du pays sur des processus davantage liés au standarts de la mondialisation ont quelque peu bouleversé ces références socio-historiques et culturelles.

La place Jemaa el Fnah

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1985, cette célèbre place de Marrakech, haut lieu de l’animation populaire et touristique, est la porte d’entrée principale des souks. Historiquement, c’est sur cette place qu’on décapitait les criminels et qu’on exposait publiquement sur un mur clouté leurs têtes. C’est à ce lugubre passé que la place doit son nom qui signifie : « assemblée des Morts » « réunions des trépassés » ou encore « la place du Néant »

 

Charmeurs de serpents, vendeurs d’eau, tatoueuses de henné, montreurs de singes, acrobates, vendeurs de fruits, ils sont tous là pour animer les lieux moyennant quelques dihrams. La célèbre place Jemaa el Fnah est un des lieux les plus fascinants de la ville. En fin d’après-midi, lorsque les gens sortent pour une promenade, ou que les bus déversent par dizaine des touristes fébriles, la place s’anime. Les conducteurs de calèches stationnés à l’entrée de la place proposent des tours vers la médersa Ben Youssef, le palais de Bahia, les tombeaux Saadiens ou vers d’autres coins de la ville. Les restaurateurs ambulants installent leurs étales, préparent les repas. La fumée des brochettes s’échappe alors des cuisines improvisées, et de ce grand restaurant à ciel ouvert que devient la place, l’odeur de friture et de viande grillée remplit les narines du passant. La foule bigarée prend possession de la place. Touristes et locaux sont prêts pour célèbrer une fête qui ne cessera que tard dans la nuit. Impossible de ne pas être embarqué dans une ambiance étrange qui vous emmène immanquablement d’un spectacle à un autre avant de finir la soirée sur une des nombreuses terrasses de cafés/restaurants dominant la place.

le serpent de la place Jeama el Fnah

Les tombeaux des saadiens

Situés à côté de la mosquée de la Kasbah, les tombeaux Saâdiens sont un des seuls vestiges restant de la dynastie saâdienne qui régna sur l’age d’or de Marrakech entre 1524 à 1659. Au début du 18ème siècle, le sultan Moulay Ismaïl décide de faire disparaître toutes traces de la magnificence de cette dynastie en demandant la destruction de tous les vestiges restant. Il n’osa toutefois pas commettre le sacrilège de détruire leurs sépultures et ordonna que l’on mure l’entrée de la nécropole;

il faudra attendre 1917 pour que ces tombeaux soient découverts puis restaurés par le service des Beaux-Arts. Ils sont richement décorés (bois de cèdres finement ciselés, stuc joliment ouvragé…). Le mausolée abrite les corps d’une soixantaine de Saadiens, dont Al-Mansour, ses successeurs et sa famille.

En route vers Ouarzazate

Aujourd’hui nous partons au volant de notre véhicule de location vers Ouarzazate quelques 200 km plus au sud. Une grande avenue bordée de palmiers et flanquée tous les 100m. de lampadaires majestueux a été construite. Actuellement on roule sur une quatre voies pendant une cinquantaine de km. Dès que la route se met à monter, les pelleteuses, les tracto pelles accomplissent leur ballet pour tracer à travers la montagne une ligne la plus droite possible pour rejoindre Ouarzazate. Dans cette perspective, le projet de construction d’un tunnel pour traverser le massif du Haut Atlas vient d’être relancé. La route du Tichka, la plus dangereuse du royaume selon les spécialistes routiers,  jadis tortueuse et étroite, empruntée par d’innombrables camions et autres taxis collectifs polluants ne devrait plus être qu’un lointain souvenir. On a là une bonne illustration de la modernisation en cours de l’ensemble du réseau routier marocain.

Dès qu’on a franchi le col du Tichka après s’être restauré d’un bon Tajine, un paysage désertique, rocailleux aux tons ocres/bruns s’offre progressivement au regard.

De passage à ouarzazate: direction Zagora et Mahmid

OUARZAZATE est un point de passage obligé pour qui veut se rendre dans le sud marocain du côté de Zagora et de Mahmid. Nous y sommes restés 2 nuits le temps de prendre ces 3 photos de la fameuse Kasbah Taourirt où a habité le pacha El Glaoui, le grand rival de Mohamed V.

Nous quittons Ouarzazate pour rejoindre Zagora 160 km plus au sud. Le ciel est bleu, l’air est encore frais ce matin mais très vite la température va s’élever pour atteindre les 30 degrés.

 

A la sortie de Ouarzazate, les milliers de sacs plastique accrochés aux arbres ou qui jonchaient le sol il y a encore quelques années ont presque tous disparu. Et pour cause, Le royaume s’est engagé depuis 2016 à lutter contre la production et la distribution de sacs en plastique, dont il était le deuxième consommateur mondial. Lancée le 1er juillet 2016, quelques mois avant la COP22 organisée à Marrakech, la législation baptisée Zero Mika (« zéro plastique ») essaye avec plus ou moins de succès d’enrayer un phénomène où quelque 26 milliards de sacs en plastique, soit 900 par habitant, étaient consommés en moyenne chaque année jusqu’en 2016, faisant du royaume le deuxième pays utilisateur de cette matière dans le monde, après les Etats-Unis.

La route est excellente. Là encore, elle a été entièrement refaite. Ici ou là on peut apercevoir dans le paysage des morceaux de l’ancienne route sur laquelle des peugeot 504 ou des Mercédès hors d’âge aujourd’hui remplacées par des taxis Dacia transportaient les personnes et les marchandises.
Les immensités rocailleuses brunes ou noires forment un décor quasi lunaire. Ça et là au milieu de nulle part, des petits hameaux abritent quelques habitants assis au pied de leur masure.
De quoi vivent ils ? comment vivent-ils ?

Il faut attendre Agdz, à 69 km de Ourazazte pour enfin découvrir de superbes paysages traversés par l’oued Draa. La route longe alors de superbes Kasbahs édifiés à proximité des palmeraies. Au flanc de la montagne aux plis bruns et noirs, on peut admirer cette superbe Kasbah en ruines comme dessinée à l’ocre jaune.

Plein Sud…

Notre balade dans le sud Marocain commence à partir de Zagora. De là nous irons à Mahmid, là où se termine la route goudronnée. Puis nous poursuivrons sur l‘erg Chegaga, un des deux grands ergs du Sahara au Maroc, l’autre étant l’Erg Chebbi. Ce massif dunaire situé dans la région du Souss-Massa-Drâa, se trouve à environ 50 km au sud-ouest de la commune rurale de M’Hamid. Nous avons prévu d’y passer une ou deux nuits à la belle étoile.

Zagora et Amzrou dans le sud marocain

Zagora se trouve dans la vallée du Draa, au bord de l’oued du même nom. C’est la dernière ville avant le désert saharien. C’est de là qu’au 16ème siècle les Saadiens, originaires de la vallée du Draa partirent à la conquête de Tombouctou ouvrant ainsi une voie d’échanges entre le nord et le sud.
Cette pancarte (l’originale n’existe plus) à la sortie de la ville, est le témoin d’une époque où 52 jours étaient nécessaire pour rejoindre Tombouctou en chameau.

Comme toutes les villes du Maroc son développement a été très rapide. La population a augmentée de plus de 15000 habitants en l’espace de 10 ans. Elle en compte aujourd’hui 65000. A l’époque du protectorat français elle était un des centres administratifs de la région. Habitée depuis bien plus longtemps, elle fut notamment la base du départ de l’expédition des Saâdiens vers Tombouctou en 1591. Depuis ce moment et jusqu’au début du XXème Siècle, Zagora est un centre caravanier, point de départ des grands convois transsahariens.
La ville possède l’une des plus belles palmeraies du pays avec des palmiers dattiers  Elle est la fierté de cette région de Drâa.

Zagora

On pénètre dans cette ville du Sud par une très longue et très large avenue autour de laquelle d’innombrables logements ont été construits en quelques années seulement. C’est là que des touristes français, allemands, espagnols, italiens, anglais sont venus faire l’expérience du désert. Plus exactement ils ont fait du désert leur terrain de jeu. Sans doute croient-ils encore un peu à l’aventure saharienne ou en tout cas essaient de s’en convaincre.
Quand on se balade dans le sud du Maroc du côté de Zagora, on y va évidemment pour le désert. La ville en elle-même n’est pas très intéressante du point de vue touristique. Pas de monuments, de musée…ici ou là cependant le rappel historique d’une bourgade d’où partie la conquête de Tombouctou. Tout près, cependant il y a le village de Amzrou, avec son quartier juif, sa synagogue, sa mosquée….qu’avec un guide local on visite en 2 petites heures.
Au-delà de ces impératifs touristiques, le coin n’est pas vraiment à visiter mais à ressentir. C’est la dernière ville du Maroc avant le Sahara, à 52 jours de Chameau de Tombouctou comme le rappelle le panneau. Plus au sud, il y a Mahmid et encore un peu plus loin l’Erg de Chegaga. De par sa situation géographique, Zagora, constitue le point de départ des aventuriers modernes du désert ! En quad, en 4×4, en moto, il y en a pour tout le monde. Certains engins sont impressionnants comme ce camion transformé en camping car ! La ville de Zagora s’est mise à l’heure de ce tourisme « mécanique » en quête d’aventure ! Avant le départ, les touristes recherchent un voyagiste qui leur fera découvrir le désert, à moins qu’ils n’aient déjà un guide attitré ou leur propre véhicule. Ici, on vient passer une ou deux nuits dans un des innombrables hôtels plus ou moins confortables construit pour accueillir le touriste de passage.
Personne ne se rencontre vraiment, pas même le soir. Point de lieu de ralliement comme j’ai pu en connaître dans certaines villes d’Asie ou d’Afrique, ce qui fait qu’on n’a pas l’impression de revoir les mêmes gens. Les apprentis nomades sont partout dans la ville.
En attendant le grand frisson du « large », on flâne en petit groupe, en couple sous les arcades de l’avenue Mohamed V à la terrasse d’un des nombreux bars ou on négocie dans les boutiques, le prix d’un chèche, d’un bijou nomade ou d’un habit touareg.
Zagora, on y passe, on n’y reste pas.

 

Aller à Mahmid, poursuivre sur l’erg Chegaga, assurément c’est faire l’expérience du désert.
Désert, le mot est lâché ! Il résonne de mille et une représentations, toutes chargées de mythes et d’étrangeté…cette espèce d’étrangeté radicale qui bouscule les repères pour finalement les anéantir dans la promesse plus ou moins illusoire d’autres possibles, d’autres modèles de vie.
Lieu de tous les contraires et de toutes les ambiguïtés le désert attire: fascination exotique pour les uns, retour spirituel pour les autres, incontestablement il ne laisse pas indifférent. Depuis ces dernières années avec l’arrivée du bitume et la construction de routes toutes neuves, cette partie du Sahara marocain a beaucoup changé. Les touristes arrivent avec leur 4×4, leur moto. Les agences de voyage, organisent des virées dans le désert. Les quads sont à l’honneur. Un tourisme commercial s’impose. Face à cela, la population locale s’est adaptée et organise ses propres circuits. De grands hôtels se sont construits. Chacun propose son tour, sa nuit dans le désert. Les autorités régionales ont bien pris la mesure de ce phénomène et des risque écologiques liés à un tourisme de masse. Partout dans le paysage des panneaux rappellent la fragilité du désert et la nécessité de respecter l’environnement.
Cet espace silloné pendant des siècles par des caravanes de nomades est encore aujourd’hui habité par des familles qui y vivent tant bien que mal, menacées en raison de la sécheresse persistante dans leur quotidien. Beaucoup ont déserté les lieux pour fuir vers les villes de Marrakech, Casablanca, Rabat… Des villages, tombent en ruine ou sont déserté par leurs habitants. C’est dans l’un d’eux, Ouled Driss, à quelques kilomètre de Mahmid que j’ai réalisé ces quelques photos.

C’est par cette magnifique porte du 17ème siècle qu’on entre dans le Ksar de Ouled Driss, le village avant Mahmid. Quelques familles y vivent encore. D’autres sont parties rejoindre les principales villes du Maroc, d’autres ont reconstruit leur maison juste à côté dans le nouveau village. A l’intérieur du Ksar, les habitations, les ruelles, les espaces aujourd’hui désaffectés rappellent que pendant des générations, dans cette oasis, des gens ont vécu ici d’agriculture et d’élevage

A l’intérieur de l’ancien village de Ouled Driss

A l’intérieur du Ksar, seules quelques familles habitent encore. Sa construction et son organisation adaptée au climat et à l’environnement laissent apparaître dans un superbe jeu d’ombres et de lumières les vestiges architecturaux anciens.

Un musée a été créé en 1979 dans l’ancienne maison du « Chir », le chef du village. On y accède par une large cour intérieure surmontée d’arcades sur 2 niveaux.
Un habitant du ksar présente tous les objets anciens et traditionnels témoignant de la vie locale d’antan : ustensiles en bois et métal pour la cuisine, métiers à tisser, habits de femmes et d’hommes de la vallée du Drâa…

Aujourd’hui il pleut dans le désert. La nuit, les étoiles en profiteront pour se cacher au-dessus des nuages noirs. A l’approche des dunes, l’herbe a colorié d’un vert franc le sol minéral. Nous croisons quelques nomades ravis de cette manne inespérée. Nous allons bivouaquer dans l’erg de Chegaga.

D’autres photos de notre séjour dans le sud marocain

De Foum Zguid a Taroudant en passant par Tata : des paysages sublimes

Taroudant

De Tata à Taroudant en passant par Tagmout, la route est sinueuse, étroite parfois. Elle passe par un col perché à plus de 2000 mètres d’altitude. Le paysage, est toujours aussi sublime. Oasis, palmeraies, villages, montagnes couleur ocre aux plis noirs, le panorama qui défile n’en finit pas de nous émerveiller. Bientôt, la plaine verdoyante qui entoure Taroudant, la 4 voie flanquée de drapeaux et de lampadaires qui y mène marqueront la fin de notre périple dans le maroc saharien.
Située dans la vallée du Souss, la ville est paisible et nettement moins agitée que Marrakech. Entourée par deux chaînes de montagnes, le Haut-Atlas au nord et l’Anti-Atlas au sud elle se trouve dans une plaine fertile qui s’ouvre à l’ouest sur l’Atlantique. Agadir est à 80 Km.

quelques photos anciennes de Taroudant

  

 Un peu d’histoire…
La ville est l’une des plus anciennes du Maroc. Elle doit son développement urbain, et culturel à la dynastie des saadiens. (Les Saadiens forment l’une des 6 dynasties (Idrissides, Almoravides, Almohades, Mérinides, Alaouites) ayant régné sur le Maroc de 1554 à 1636 et dont la capitale fut Fès mais aussi Marrakech.
C’est le souverain Mohamed al Cheikh qui procéda à la rénovation de la capitale déchue et fit ériger la grande mosquée et la medersa. Il a aussi donné l’ordre de construire la Kasbah sultanienne et entrepris l’édification de l’enceinte. Suite à ces travaux la ville prit le nom de son rénovateur et fut appelée « al-Mohammadia ».
Le rôle commercial de Taroudant fut à cette époque très important puisqu’elle constituait une étape incontournable dans le commerce qui reliait le Maroc et le Soudan. C’est par le chemin du Sous que passaient les produits sahariens acheminés vers Agadir et ensuite vers l’Europe et vice versa. Sur le plan militaire, la ville constitua pour les Saadiens un quartier général pour la lutte contre la présence portugaise sur le littoral atlantique marocain. La prospérité de Taroudant se maintiendra tout au long du XVI ème siècle. En 1670, Moulay Rachid mit fin au pouvoir Saadien, et Taroudant passa sous l’influence de la dynastie des alaouites.
Mais Taroudant, à cause des guerres et conflits du XVIIe et XVIIIe siècle, perdit de sa superbe stratégique et économique, précipitant le déclin de son opulence commerciale, notamment de son industrie sucrière. La renaissance de Taroudant se fit par l’agriculture et par ses artisans du textile, de la tannerie et du cuir.
On notera encore que dans une période plus récente, Taroudant fut assez malmenée par l’autorité des officiers des affaires indigènes durant le protectorat français et une bonne partie de la jeunesse Roudani rejoignit le parti de « l’Istiqlal », le parti de l’indépendance. Durant les années 1950, le mouvement national se durcit et entra en résistance armée.

A une trentaine de km de Taroudant, se trouve le mausolée de Rabbi David Ben Barroukh Azogh Cohen, l’un des tombeaux les plus célèbres de la communauté juive marocaine. Celui-ci revêt une importance religieuse considérable dans le culte juif au Maroc.
Taroudant et sa région abritèrent une grande communauté juive marocaine depuis des siècles. Les communes de Tamaloukt, Elhanouan, Ait Elhaj, Mentaga, Herguita, Imintagen, ont été peuplées par les berbères juifs. Leur départ massif de villages entiers de la région du Souss vers Israël date des années soixante. Pour autant les traditions berbères de cette communauté n’ont pas disparue. La danse du Ahidous par exemple est toujours célébrée lors des fêtes chez la communauté marocaine issue de cette région.

 

Sur la présence des juifs dans le sud du maroc on peut se référer avec profit à cet ouvrage collectif publié en 2015 suite à un séminaire sur ce sujet qui se tint à Rabat en 2013: Communautés juives au sud de l’Anti-Atlas

 

Quand on entre dans Taroudant, on reste très impressionné par les remparts et la qualité de leur conservation. Historiquement la ville était défendue par 6 km de remparts. 130 tours et 19 bastions d’angle reliés les uns aux autres par un chemin de ronde composent l’édifice.  La muraille compte cinq portes anciennes et de nouvelles ont été bâties récemment pour faciliter la circulation dans la ville.

 

Essaouira, une ville au charme subtil !

Après quelques jours passés dans le désert marocain suivis d’une halte fort agréable à Taroudant, nous arrivons à Essaouira. Une petite ville de pêcheurs pleine de charme au bord de l’atlantique. Entourée de remparts construits par les portugais au XVIème Siècle, la cité historique, comme nous la connaissons aujourd’hui voit le jour en 1765 sous le nom de Mogador. Elle est le lieu d’un tourisme cosmopolite particulièrement dense en ce mois de novembre. La ville, à travers sa structure hôtelière, ses riads, ses nombreux petits restaurants en a fait une « cible » particulièrement choyée. Quoiqu’il en soit, elle a su affirmer une vocation culturelle indéniable. (Le Festival Gnaoua et Musiques du monde par exemple constituent des moment musicaux renommés qui se tiennent au début de chaque été dans la ville marocaine d’Essaouira).

En se promenant dans la médina, tout rappelle l’ambiance post soixante huitarde: Jimmy Hendrix est passé là en 2003; Mathieu Chedid y a trouvé de l’inspiration pour écrire des poèmes. Georges Lapassade, un psychosociologue de l’université de Paris 8, très impliqué dans le mouvement étudiant de soixante huit y séjournait régulièrement pour s’instruire du phénomène Gnaoua. Les années 70 virent défiler de nombreux routards et autres adeptes de la Beat génération. Aujourd’hui la ville a changé, le parking à l’entrée de la vieille ville est payant. Comme la plupart des villes marocaines, elle s’est étalée, loin de son centre. Elle est sortie de ses remparts pour conquérir l’espace, très loin en direction de l’Est et de Marrakech.

Le port d’Essaouira est un important port de pêche sardinières.
Il se hisse à la troisième place des ports de pêche sardinier, derrière Casablanca et Agadir. Les poissons frais rapportés par les bateaux sont vendus à la criée ou achetés par des professionnels. De Nombreux restaurants implantés sur le port proposent des grillades de poissons accompagnées de salades variées et de boissons fraîches. Un vrai régal dans un cadre idyllique et une ambiance colorée. Un moment inoubliable.

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