Avant-Propos

Dans le Nord-Ouest de l’Argentine:

Salta et sa région

– Juillet-Août 2023 –

Nous avons quitté Buenos Aires le 18 juillet avec un bus local. Direction Rosario, à 300 km au nord ouest de la capitale. La ville  n’a pas d’intérêt touristique particulier. Et pourtant nous y avons fait une halte de deux jours. De fait, la cité la plus importante de la province de Santa Fe ne nous décevra pas. Elle est en effet très agréable et surtout (et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes arrêtés à Rosario) c’est là où Messi a grandi.  Pour notre petit-fils c’était un passage obligé ! Comme des pélerins laïques nous avons été voir (la maison ne se visite pas et personne ne semble plus y habiter !)  la maison où Messi  a passé son enfance; nous nous sommes baladés dans son quartier, là où il a fait ses premières armes footbalistiques et avons parcouru les lieux de la ville dédiés au champion. Après cette pause « foot » nous avons poursuivi notre chemin vers Cordoba et enfin Salta avec un bus de nuit. Les bus, en Argentine sont très confortables et peu chers.  Quand on n’est pas trop pressés, ils sont une bonne solution pour se déplacer. Et surtout, au risque de l’ennui parfois, on peut savourer  l’étendue monotone de  la pampa et des grandes étendues du centre de l’Argentine.

Salta

Dans un site grandiose, au pied des Andes, Salta est une ville de 500 000 habitants situé dans le Nord-Ouest de l’Argentine. D’ici, la Bolivie et le Chili ne sont plus très loins. Fondée en 1582, elle a su conserver un patrimoine architectural magnifiquement restauré. La ville ne manque pas d’atouts: de belles demeures qui rappellent la colonisation espagnole, un superbe centre historique. Dans les rues pavées qui mènent sur la plaza 9 de Julio, les joyaux de la ville s’affichent dans toute leur splendeur.

Comprendre Salta, en prendre le pouls, c’est flâner dans ses rues, s’installer à la terrasse d’un des nombreux bars de la plaza 9 de Julio. Là, tout en dégustant un vin du vignoble de Cafayatte, on se  laisse bercer par le coeur battant d’une ville délicieusement offerte au regard enchanté du passant attablé. Des douces divagations qui nous enveloppent surgit parfois l’envie d’en savoir plus sur l’endroit. Le musée d’Histoire du Nord situé à l’intérieur du Cabildo (l’ancien conseil municipal de Salta), est là, juste à côté pour nous aider à mieux saisir le contexte historique de ce qui se déroule sous nos yeux.

Au plan gastronomique, l’Argentine est le pays des empanadas mais aussi de la viande. Le plat emblématique du pays  est la parillada ou asasdo : assortiment de grillades généralement composé de morceaux de bœufs (bavette et côte), d’abats (vacios), de grosses saucisses (chorizos), et de boudin (morcilla).

S’il y a un endroit à ne pas manquer quand on est à Salta, c’est le petit quartier tranquille du Parque San Martín et son marché. De là on peut prendre le  téléphérique qui mène au Cerro San Bernardo, une colline surplombant la ville. En huit minutes, vous atteignez le sommet, pour une vue imprenable sur toute l’agglomération.

Lors de notre séjour à Salta, nous avions initialement prévu d’aller dans l’extrême Nord de l’Argentine.  Nous devions traverser la Quebrada de Humahuaca jusqu’à la frontière sud de la Bolivie (La Quiaca). L’idée de cheminer  jusqu’à la frontière Bolivienne  nous réjouissait et nous avions hâte de découvrir l’ambiance des haut-plateaux et des salars (grandes étendues de sel) que nous  visitions côté Bolivien (le salar d’Uyuni) quelques années plus tôt. Le projet de prendre le fameux train de los nubes, un des trains les plus hauts du monde faisait également partie de nos projets! Bref l’aventure ! Malheureusement de récentes émeutes venaient d’avoir lieu dans cette région d’Argentine. Les routes étaient coupées… Dès lors, le voyage devenait extrêmement périlleux. Nous avons donc renoncé à cet itinéraire pour finalement faire deux excursions d’une journée chacune: l’une à Cachi, l’autre à Cafayatte.

Cachi

La découverte de la région de Salta est très intéressante des points de vue de la variété des paysages traversés et du pittoresque des contreforts de la cordillère des Andes.

 Extraits du journal :  » Il est 6h.30 heures du matin quand nous montons dans le minibus qui nous emmène à Cachi. Dehors il fait froid, et la nuit ne s’est pas encore dissipée. La ville se réveille. On s’apprête à quitter Salta pour une excursion d’une journée à Cachi…. »

 » …Cela fait une heure que nous roulons sur la route 33. Le jour s’est levé et nous traversons maintenant une forêt épaisse de noyers, de caroubiers, de pins, d’acacias. Entre les arbres poussent des bosquets, des buissons touffus et la densité de verdure ainsi formée donne à cette région appelée la Quebrada Del Escoipe l’allure caractéristique d’une jungle verdoyante. C’est la première partie du tronçon : une immensité végétale enveloppée sous le bleu intense du ciel et parcouru de quelques ondulations au milieu desquelles on devine les sommets de la cordillère des Andes. Nous traversons des villages qui se sont spécialisés dans l’accueil d’un tourisme de passage et la vente de produits artisanaux ou la production de fromages. A l’ouest, vers Cachi, commence la montagne. La route s’élève, les arbres se font de plus en plus rares. Les pans abrupts de la montagne finissent pas avaler les derniers carrés de verdure. Derrière les vitres du minibus, nous apercevons le tracé sinueux des premiers lacets. Ils se découpent sur les flancs de la montage pelée. La pente est raide, la route chaotique par endroits. Après 2 heures de route nous atteignons la piedra Del molino (3348 m.). Ici, au col, la température ne dépasse guère les 10 degrés. Des paysans des vallées alentour ont installés leur fragile boutique de planches. Sur les rayonnages improvisés le maté est à l’honneur au milieu de divers objets artisanaux. Tout autour de moi le Panorama est sublime; la nature avec ses montagnes, ses vallées, ses sommets ciselés occupent tout l’espace. Désormais nous allons cheminer à travers une steppe composée de buissons, d’épineux à très petite feuilles. Partout autour de nous  des cardones, une espèce de cactus pouvant atteindre jusqu’à 3m. surgissent du sol. Ils sont posés là sur des terres arides et érodés par les vents… »

« … Au bout de la route, comme perdu dans cette immensité Cachi nous attend… »

Il nous faudra environ 4 heures pour  effectuer les 160 km de route qui mène de Salta à Cachi. Située au confluent du rio Cachi et du rio Calchaqui, le village culmine à 2280 mètres d’altitude. Les cimes du Nevada Cachi qui s’élèvent à plus de 6000 m. d’altitude, entourent ce village de 8000 âmes fortement marqué par l’architecture coloniale. Ses maisons blanches et basses, ses ruelles pavées, sa place centrale arborée et verdoyante, ses jardins ouverts sur les montagnes… en font un joyau particulièrement accueillant et reposant.

Lors de notre retour à Salta nous avons  emprunté pendant quelque kilomètres la fameuse route 40 qui va de la frontière bolivienne jusqu’à Ushuaïa et la recta Tintin, une route de 18 km de long, sans aucun virage. Une fabuleuse journée à la rencontre de la beauté et de la nature !