Depuis quelque temps déjà, Hugo, notre petit-fils, nourrissait le projet d’aller en Argentine. Le pays du foot enchantait son imaginaire. Quelques mois plus tôt, l’Argentine remportait les championnats du monde face à la France ravivant encore un peu plus son envie d’aller là-bas. Son bac en poche, nous sommes donc partis, direction Buenos Aires, la première étape de notre périple argentin…
Buenos Aires, des quartiers, des ambiances.
( Juillet – Août 2023 )
Buenos Aires, la capitale de l’Argentine est une ville de plus de 3 Millions d’habitants. Avec la métropole, elle en compte plus de 15 Millions. La plupart des gens qui vivent dans la capitale sont les descendants d’immigrés européens venus là à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, des italiens, des espagnols principalement Quand on arrive en avion, on est tout de suite frappé par l’immense étendue d’une agglomération qui s’est développée le long de l’estuaire du Rio de la Plata. Nous sommes arrivés le 14 juillet 2023 vers 23 heures . Arrivés dans le quartier de San Telmo, peu avant minuit, la première impression que nous ayons eu de la ville, à cet endroit, ressemblait fort à celle qu’on peut ressentir le soir dans le 11ème arrondissement de Paris : des cafés, des restaurants, une ambiance festive, des jeunes en pleine discussion sur les trottoirs ou dans les bars…
Cap sur la ville et ses quartiers
1 – La Récoleta
Après une première nuit dans une auberge de jeunesse de San Telmo, nous rejoignons un petit appartement réservé avec AirBnB dans le quartier de la Recoleta. Nous y séjournerons 4 jours avant de poursuivre notre route vers Salta, Cordoba et Salta..Situé à une vingtaine de minutes de marche de la place de mai et du centre ville, la Recoleta est devenue un quartier élégant prisé par les familles aisées de la capitale. Avec ses monuments imposants, ses demeures somptueuses, ses brasseries célèbres (cf. la Biela), ses pâtisseries, ses restaurants… et ses nombreux espaces verts, le quartier respire la sérenité.
La Recoleta doit son nom à un couvent du 18ème siècle qui s’appelait « Convento de los Recoletos Descalzos ». A l’époque Buenos Aires ne s’est pas encore étendue jusque là. Loin du centre, il y a une zone faite de terrains vagues sur lesquels quelques fermes sont exploitées. C’est dans cette zone abandonnée que les frères de la congrégation franciscaine choisissent de s’installer. Ils y construisent alors un centre religieux qui deviendra tour à tour une prison, un refuge pour les plus démunis, une maison de retraite et aujourd’hui un centre culturel acceuillant, ouvert au public et joliment aménagé en une multitude d’espaces où se poser, jouer, écrire, découvrir des expositions…
Le centre culturel
La Biela
A Buenos Aires, cette brasserie qu’on appelle la biela (la bielle), en hommage à l’automobile, est une institution. Les gens du quartier viennent y prendre leur café et lire le journal. A l’intérieur ou sur la grande terrasse, y boire un verre de citronnade ou manger des pâtes c’est être assuré de passer un bon moment juste avant la visite de la ville. Dans les années 50, les passionnés de sport automobile s’y donnaient rendez-vous. Fangio y venait régulièrement. Par la suite, le bar a attiré des artistes, acteurs, politiques et écrivains de Buenos Aires.
Floris Generica
Cette impressionnante sculpture d’acier et d’aluminium de 18 tonnes en forme de fleur se trouve dans un grand parc de la Recoleta. Elle a été réalisée en 2002 par l’architecte Eduardo Catalano. Les 6 pétales de 23 m. de haut s’ouvrent automatiquement chaque matin et se referment chaque soir grâce à un ingénieux système hydraulique piloté par une horloge. C’est assurément un des monuments les plus emblématiques de la ville
El Ateneo
élue la plus belle librairie du monde par « the national geographic » en 2019, cette immense librairie de plusieurs étages, occupe l’historique salle de théâtre « le Grand Spendid » de Buenos Aires. La magistrale coupole abrite environ 120000 ouvrages répartis dans les rayonnages qui tapissent les balcons et le parterre du grand théâtre. Ici, de nombreux artistes de ballets et d’opéra comme le tango se produisirent; parmi eux Carlos Gardel, figure majeure du tango dans la première moitié du 20 ème Siècle.
2 – La Boca
La Boca est un quartier populaire de Buenos Aires. Lieu d’acceuil de la grande vague d’immigration européenne des années 1860-1930, le quartier a gardé de l’époque les signes d’un passé encore très présent. Ses maisons modestes en tôle très colorées, ses murs gris ou tagués, donnent au lieu un cachet atypique.
Quand on se balade dans le quartier de la Boca on ne peut pas rater le Caminito (le petit chemin). Musée à ciel ouvert, il regorge de maisons colorées, de peintres, de restaurants, de bars, de boutiques de souvenirs… Ce quartier très prisé des touristes, est l’occasion d’une immersion unique dans une ambiance haute en couleur !
Evidemment le quartier de la Boca vaut le détour pour ce qu’il est, un des haut-lieu de l’histoire de l’immigration et pour l’ambiance qui y règne, mais pas seulement! C’est ici qu’a été construit en 1940 le célèbre stade de la Bombonera. Avec ses 57200 places, il est le troisième stade d’argentine par sa capacité. Les soirs de match sont, parait-il, pure folie !
3 – Puerto Madero
Puerto Madero est aujourd’hui la quartier le plus moderne de Buenos Aires. Premier port de la ville en 1897, il sera laissé à l’abandon quelques décennies plus tard avant d’être complètement réhabilité dans les années 90.
Le long des quais réaménagés, des bâtiments en briques rouges restaurés abritent de nombreux restaurants. Des gratte-ciels ont été édifiés aux alentours pour que des multinationales et des appartements de luxe puissent s’y installer.
La fregate présidente Sarmiento est toujours à quai; elle servait de bateau école à la marine argentine et son premier voyage date de 1899. Elle aurait fait 37 fois le tour du monde. Aujourd’hui, c’est un musée, on peut la visiter.
4 – San Telmo
C’est un quartier de Buenos Aires, chargé d’une histoire particulièrement marquée par l’immigration italienne. On y trouve de nombreux endroits dédiés au tango, et de vielles bâtisses pleines d’un charme suranné qui rappelle une période lointaine. Nous y sommes allés un dimanche. C’était jour de braderie et sur la place Dorrego, une des plus anciennes place de la ville après la place de Mai, les chineurs s’étaient donnés rendez-vous. Chaque Dimanche se teint ici un marché aux antiquités.
On s’est offert ici, par un dimanche d’hiver (eh oui en août c’est l’hiver à Buenos Aires) une belle balade au milieu d’une foule tout occupée à parcourir les rues où se tenait la braderie. Ambiance bohème garantie !
5 – Palermo
Palermo est l’un des 48 quartiers de Buenos Aires. Dans cette partie très étendue de Buenos Aires, de nombreux bars, restaurants et autres boutiques se sont établis. Composé de plusieurs parties (Palermo Chico, Palermo Hollywood, Palermo vivo, Palermo Nuevo…), Palermo est à voir. L’endroit le plus animé du quartier avec ses lieux branchés se trouve autour de la place Serrano dans le « vieux » Palermo (Viejo Palermo).
De nombreux jardins et parcs agrémentent ce vaste quartier, parmi ceux-ci le magnifique Jardin Japonais
6 – Le Centre et la place de Mai
En réalité le centre de Buenos Aires regroupe trois quartiers. San Nicolas, Retiro et Montserrat. C’est dans ce dernier que se trouve la Casa Rosada, la maison du gouvernement. En face de ce palais, la célèbre place de Mai (Plaza de Mayo) s’impose comme un espace qui a vu défiler les mères des disparus pendant la dictature.
La Casa Rosada et la Plaza de Mayo
La place de Mai est la place principale de la ville de Buenos Aires. Depuis la révolution du 25 mai 1810 qui a menée à l’indépendance, la Place de Mai a toujours été le point stratégique des manifestations politiques à Buenos Aires. Son nom vient de la commémoration de la Révolution de Mai 1810 qui enclencha le processus d’indépendance du pays. Plus près de nous, c’est ici qu’à partir du 30 avril 1977, les mères et les grand-mères des enfants disparus et assassinés par la dictature militaire (1976-1983) organisèrent chasque semaine une ronde autour de la place pour savoir ce qu’ils étaient devenus. La junte les avait alors fait passer pour folles d’où le nom qui leur est resté : « les folles de la place de mai ».
Le Cabildo
Le Cabildo est un monument historique édifié par les conquistadores espagnols. Il se trouve juste en face de la casa Rosada. Equivalent d’une mairie, c’est à partir de ce lieu que la ville fut administrée par les espagnols. Il abrite aujourd’hui un musée retraçant notammant la Révolution de Mai de 1810 qui aboutira à l’indépendance de l’Argentine.
La Calle Florida
Cette longue rue piétonne située entre l’avenue Rivadavia et la Place général San martin présente une très grande variété de commerces. Au milieu des artistes de rue et des passants des rabatteurs proposent aux touristes d’échanger leur dollars ou leurs euros en pesos à un taux 2 ou 3 fois supérieur au change officiel !
L’Obélisque
Situé au centre de l’avenue du 9 juillet, au milieu de la place de la République, cette grande obélique a été érigée en 1936 pour commémorer les 400 ans de la ville fondée en 1536.
Tigre, une petite ville à 28 km de Buenos Aires
Quand on est à Buenos Aires, il faut aller à Tigre, une ville construite sur le delta du Parana et parsemée de canaux. C’est donc à la gare de Retiro que nous sommes allés pour prendre un petit train de banlieue.
Une heure de voyage et nous voilà dans la « Venise verte » de l’Argentine. Cette ville du « Grand Buenos Aires est en fait une ville d’eau. Située dans une région aux multiples canaux, elle est à la fois très appréciée des touristes et des argentins qui viennent trouver ici la quiétude d’un lieu pourtant très animé. Un marché de plein air, un parc d’attraction font partie des attractions du lieu. Le clou de la visite de Tigre c’est la balade en bateau que nous avons faite sur les canaux qui entourent la ville.
