Raconter une histoire à des enfants, raconter sa vie, raconter le temps qui passe…… Une grande partie de notre vie consiste à raconter des choses à d’autres personnes. Banales ou futiles, ces choses à propos desquelles ça parle, sont indispensables à notre existence.
Dans ce sens, raconter ses voyages a probablement quelque rapport avec son actualité et au-delà avec son identité.
Pendant un voyage, on donne de ses nouvelles à sa famile, à ses proches. On leur raconte ce qu’on voit, ce qu’on vit, on leur envoie des photos, on écrit encore parfois des cartes postales. On se raconte à soi-même son voyage en tenant son journal. Bref, on fabrique des souvenirs qu’on va raconter à des amis, à des parents…. On revit ainsi son voyage.
On peut aussi, comme c’est mon cas aujourd’hui vouloir rendre public ses voyages, échanger avec d’autres voyageurs ses impressions, ses anecdotes. Un dialogue se crée, le voyage se prolonge…
Salut Dom,
merci beaucoup pour ce message et tes points de vue sur tout ce que le voyage charrie et permet en termes de formation, de prise de conscience, d’accès au Réel… notamment quand on essaie au-delà des images de mettre des mots sur ce qui nous arrive dans ces moments extra-ordinaires. A ce propos ce que tu dis me suggère plein de réflexions en retour. Comme toi, je m’interroge sur le statut du récit et de l’écriture (que ce soit dans le contexte du voyage ou autre) dans notre rapport au monde et aux autres. Il y aurait sur cette question de belles réflexions à avoir. L’espace de mon blog, n’y suffit pas, hélas. Aussi, je te propose de poursuivre la discussion autour d’une bonne bouteille !? Je t’appelle ces jours prochains et on convient d’un moment de convivialité et de réflexion…
Amitiés
Dominique
Salut Dominique,
Oui, je pense que raconter ses voyages a quelque rapport avec son identité.J’ai parcouru quelques-uns des voyages que tu as fait et dans la façon que tu as d’observer, de chercher à comprendre et de saisir ces petits bouts de réel, j’y retrouve cette forme d’écriture du monde qui me fait penser à celle de l’écrivain-voyageur Nicolas Bouvier dont j’ai lu récemment un petit texte tiré de sa Chronique Japonaise. Une question: dans quelle mesure ces voyages vont au delà du simple dépaysement et du bonheur de partir et quelle place a l’écriture comme représentant une forme de connaissance dont le voyage ne représenterait qu’une forme d’accès parmi d’autres ? Ce questionnement autour de la dimension du voyage m’a toujours traversé, dans la recherche et l’acceptation de l’imprévu qui surgit et qui nous amène parfois à nous effacer totalement dans la saisie du réel pur. mais trop souvent, nous vivons en état de séparation et pour moi qui sort d’une longue période »en creux », la lecture de récits de voyage est dynamisante et salutaire et comme le dit justement Nicolas Bouvier: « On est bien mieux reliés qu’on ne le croit mais on oublie de s’en souvenir »;
Le rapport à l’écriture m’interpelle également car je me suis lancé dans un projet de ce type.
Que cette année nouvelle soit placée à nouveau sous le signe du voyage, de ces bulles de bonheur et de la « légèreté de l’être »,pour toi et Brigitte.
Belle année à vous deux.
Dominique