De Metz à Laayoune en Royal Enfield 500

Les principales étapes A/R

Laayoune-Tarfaya : 101 km

Tarfaya-Tan-Tan : 212 km

Tan-Tan-Guelmin : 127 km

Guelmin-Tafraoute : 175 km

Tafraoute-Tata : 160 km

Tata-Zagora-Mahmid : 355 km

Zagora-Ouarzazate (Oasis de Fint) : 160 km

Ouarzazate-Marrakech (via telouet) : 195 km

Marrakech-Casblanca : 245 km

Casablanca-Tanger : 340 km

Tanger-Barcelone (bateau, 34h.) :

Barcedone-Montepellier : 340 km

Montpellier-Cluny-Metz : 890 km

5200 km parcourus

« Demain, je prends la route, le nez au vent, direction le Maroc. Le moteur ronronne déjà dans ma tête, et mon cœur bat au rythme de l’aventure qui m’attend. À moto, chaque kilomètre est une promesse de liberté. De mon petit village lorrain aux dunes du Sahara, la route va s’étirer à travers la beauté tranquille des paysages grandioses. Prochain arrêt : l’horizon ».

Je suis parti un matin d’avril 2024 d’un petit village près de Metz, pour entreprendre un voyage qui me trottait dans la tête depuis un bon moment. Il m’aura fallu deux jours pour rejoindre le port de Sète où j’embarquerai à bord d’un ferry de la compagnie GNV en direction de Tanger Med. Après 40 heures de mer, ponctuées de deux magnifiques couchers de soleil au large des côtes espagnoles, le bateau accoste enfin au Maroc, à Tanger Med, situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Tanger.

Je passerai une nuit à l’hôtel Tanger Med. Avant le repas du soir proposé par le restaurant de l’hôtel, j’irai acheter une carte Sim dans une épicerie du village. (Maroc Télécom est un excellent opérateur qui couvre l’ensemble du pays). Une soirée à échanger avec quelques motards en route pour les pistes du désert. Vers 9h. le lendemain matin, après un copieux petit déjeuner, je reprendrai le guidon de ma Royal Enfield pour traverser, après Rabat, la campagne marocaine et ses vastes plantations d’agrumes et de légumes recouvert de plastic troué. Dur labeur dans les champs où des hommes et des femmes pliés en deux font pousser une production dont la majeure partie sera exportée en Europe. Vers 18h. je m’enfoncerai dans l’urbanisme débridé et bruyant de Casablanca avant de goûter aux délices d’une soirée de printemps au bord de l’océan à côté de l’agitation.

Sortir de Casa pour rejoindre la nationale 9 qui mène à Marrakech est une véritable galère. Heureusement, il fait beau. En dépit d’une circulation très dense, je chante à tue tête sous mon casque. Je salue avec en train les passants que je croise sans qu’ils puissent me répondre évidemment. Il me faudra une bonne heure pour sortir de Casa et pour rejoindre la N9. Dans les petites villes et villages que je traverse, les gens s’activent, et donnent aux lieux l’impression d’un mouvement perpétuel. Un homme pousse un âne et vend ses bouquets de menthe. D’autres ont installés leur grill pour cuire des brochettes de poulet ou d’agneau… Une épaisse fumée gris/bleu envahit l’espace avec cette odeur âcre et tenace qui taquine mes narines.

Sur le bord de la route tracée au cordeau des vendeurs de fruits et légumes attendent des clients. Des familles marocaines se promènent dans les immenses champs de fleurs qui s’étendent sur des kilomètres. Au fur et à mesure que j’avance, le paysage se fait plus austère, plus rocailleux comme un avant-goût du désert. En haut d’une côte, là au loin j’aperçois maintenant la chaine de l’Atlas. Marrakech n’est plus très loin. Elle est dans un creux au dessus duquel flotte un voile de pollution. J’arriverai à Marrakech en fin d’après midi.

Je file maintenant sur Agadir. Je ne sais pas trop s’il faut prendre Le dicton marocain, « Agadir rien à dire », au premier degré, toujours est-il que je ne fais que passer dans ce haut lieu du tourisme pour rejoindre cette charmante et paisible bourgade de Sidi-Ifni, 172 km plus au Sud. A voir absolument, à une dizaine de km de Sidi Ifni, la fameuse plage de Legzira et son arche naturel.

Prochaine étape: Guelmin. Une courte étape d’une soixantaine de km. Sur les conseils d’un voyageur rencontré en chemin je passerai une nuit dans l’oasis de Timghert, un havre de paix à une dizaine de km de Guelmin.

A partir de Guelmin, on entre de plein pied dans l’ambiance saharienne. A l’intérieur des terres, la chaleur d’Avril commence à se faire sentir. La beauté étrange du désert me fascine. On ressent là une sorte de joie intérieure. Plus rien ne compte que ce spectacle grandiose d’un désert qui fascine. Rattrappé par la réalité  je me dis que dans cette immensité les nomades ou les habitants qui au quotidien dépendent d’un environnement inhospitalier ne partagent sans doute pas le même bonheur. Pour l’étranger le Sahara est un endroit magique, qui efface un temps nos soucis. Mentalement, je me donne des compagnons de route, je vais pouvoir voyager avec l’explorateur Michel VieuxChange et plonger dans les années 1920, quand il arpentait clandestinement à dos de chameau le Sahara pour rejoindre la cité interdite de Smara. Avec lui, J’ assiste terrorisé aux razzias des tribus berbères. Le tragique du Voyage se rappelait à moi comme pour pimenter un peu ma tranquille aventure. N’empêche, dans cette magistrale et fugace leçon du désert, je me suis pris moi aussi pour un aventurier. Le temps d’un rêve évidemment ! Tan Tan, Tarfaya, Laayoune devenaient les repères très concrets de mon itinéraire « fantastique ». A Tarfaya je me suis baladé sur les traces de Saint Exupéry et me suis plongé avec délectation dans  l’histoire de ce lieu. Puis Laayoune, 100 km plus bas,  à 500 km au sud d’Agadir, une ville surgit de nulle part au milieu des années 70 et qui compte aujourd’hui plus de 200 000 habitants. Entre Tarfaya et Laayoune, la présence des gendarmes est discrète. Je n’ai pas rencontré de barrages sur la route. En revanche le long de l’océan, tous les deux km de vielles masures abritent des militaires chargées de veiller à d’éventuelles infiltrations par la mer. Sur ce bout de désert qu’on appelle toujours le Sahara occidental, c’est le visage conquérant du Maroc qui s’exprime, celui qui démarre avec la fameuse marche verte de 1975 quand au départ des espagnols le Roi revendiquera sur cet espace la souveraineté du Maroc. Aujourd’hui la question  n’est toujours pas réglée même si nombre de pays dont la France ont reconnu l’appartenance de ce territoire au Maroc.

Laayoune sera ma dernière étape avant de remonter par le même chemin jusqu’à Guelmin. De  là je sillonnerai les petites routes de l’Anti-Atlas, j’atteindrai courant mai cette magnifique petite ville de Tafraout  avant de me diriger plein Est vers Tata, Foum Zguid, et Zagora Ouarzazate, Marrakech et Tanger. Un merveilleux voyage !

Quelques indications

• Départ le 11 avril 2024 de Sète pour Tanger avec la GNV
• 44 heures de traversée
• Prix: 185€ à 280€ selon la formule et la date choisie
• les formalités de police d’entrée au Maroc se font à bord. Le passeport est obligatoire.
• La vie à bord est très confortable (Restaurant, bar, salons…)